Le projet d’amendement visant à modifier la proclamation éthiopienne sur les médias n° 1238-2021 est actuellement examiné par le Comité permanent des affaires démocratiques, après avoir été renvoyé par la Chambre des représentants du peuple le 29 octobre 2024.
Mercredi, dans un communiqué, quatorze organisations civiles ont déclaré que si elle était approuvée, la proclamation éthiopienne sur les médias n° 1238-2021
placerait « l’organe de régulation des médias sous l’influence de l’exécutif ».
Elles ont notamment signalé la suppression de l’article 8(2), qui chargeait auparavant la Chambre des représentants du peuple de nommer le directeur général de l’Autorité des médias d’Éthiopie. En vertu de l’amendement proposé, ce pouvoir serait transféré au bureau du Premier ministre.
Elles ont également noté que l’amendement supprime l’article 9, paragraphes 1 et 2, qui exigeait « la transparence dans le processus de nomination et d’approbation des membres du conseil d’administration » de l’autorité, ainsi que l’article 11, paragraphe 6, qui « interdit aux membres du conseil d’administration d’appartenir à un parti politique ou d’occuper un poste au sein du gouvernement ».
Elles ont en outre noté que des responsabilités telles que l’émission d’avertissements, le renouvellement des licences et la suspension des opérations, qui étaient auparavant supervisées par le conseil, relèveraient désormais directement de la compétence de l’Autorité.
Les organisations civiles ont précisé que ces changements, combinés au transfert de certaines responsabilités du conseil à l’Autorité, « non seulement concentrent le pouvoir au sein d’un seul organisme, mais ouvrent également la porte à une influence indue ».
Le communiqué reconnaît que, bien que la Proclamation sur les médias, promulguée après les réformes politiques de 2018 ait été confrontée à des « défis pratiques pour garantir la liberté des médias », elle reste « la principale mesure pour protéger le journalisme indépendant et les droits des médias de masse ».
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