Le directeur général de la radio Lynx Fm, également animateur de l’émission œil de lynx, Abou Bakr a été placé à son tour, sous contrôle judiciaire ce mercredi par le Tribunal de première instance de Kaloum.
Poursuivis pour « complicité de production, diffusion de données de nature à troubler la sécurité publique et à porter atteinte à l’honneur et à dignité humaine », le journaliste est interdit d’animer son émission et contraint de se présenter trois fois par semaine au tribunal de Kaloum.
Il faut rappeler que lundi dernier, le patron du Groupe Lynx, (Lynx FM et le journal satirique Le lynx), premier hebdomadaire privé en Guinée crée en 1992, Diallo Souleymane a aussi été placé sous contrôle judiciaire.
Dans une déclaration rendue publique mardi, l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI), parle « d’un véritable recul » de la démocratie en Guinée. « Le Bureau exécutif de l’Urtelgui considère que tous ces évènements ne permettent pas à une presse privée responsable de s’épanouir et de faire dignement son travail pour le bénéfice exclusif des populations.
Un tel acharnement au 21ème siècle de surcroit, contre une entité aussi importante que la presse, est une offense contre toutes nos valeurs. Il faut que ça cesse ! », indiquent les hommes de l’audiovisuel guinéen, avant d’appeler en outre à « une mobilisation unanime de taille pour exiger le respect strict des droits de la presse en toutes procédures et matière ».
Selon le site d’information Guineedirect, les ennuis des journalistes de Lynx font suite au passage dans Œil de Lynx de Mme Sanoh Doussou Condé, activiste guinéenne aux Etats-Unis et ex-militante du RPG devenue opposante au régime d’Alpha Condé.
Pour Me Mohamed Traoré avocat des deux journalistes, la situation n’est pas aussi simple qu’on le pense. « Aujourd’hui, on est en train de constater l’abandon pure et simple de la loi sur la liberté de la presse en ce qui concerne les délits commis par voie de presse. Aujourd’hui, monsieur Diallo est poursuivi non pas sur la base de la loi sur la liberté de la presse mais, sur la base de la loi sur la cyber-sécurité. Et, comme vous le savez, c’est un texte qui est très répressif qui comporte non seulement des amendes très élevées, mais aussi des peines d’emprisonnement. Donc, la situation est grave », martèle l’avocat.
SD/cd/APA