L’ONG ENDA Santé Côte d’Ivoire plaide pour l’intégration de modules sur « les droits humains et VIH » et « les droits des populations vulnérables au VIH » dans les Unités de formation et de recherche (UFR) de droit des universités publiques ivoiriennes.
« Pour les facultés publiques, on s’arrête encore sur les généralités sur les droits humains (…) mais les droits qui fâchent, on en parle pas encore », tels les droits des personnes en situation de handicap, a dit mercredi à Abidjan M. Alain Kra, un responsable de l’ONG, en marge d’une présentation du projet.
M. Kra, chef de Département droits humains de l’ONG ENDA Santé Côte d’Ivoire, s’exprimait à l’occasion de la présentation du projet Auxilium Legalis au Groupe technique de travail sur les droits humains et la mise en place d’un Comité de pilotage du projet.
Le projet Auxilium Legalis vise le renforcent de l’offre des assistances juridiques aux populations hautement vulnérables au VIH et à la tuberculose en Côte d’Ivoire, a expliqué M. Alain Kra.
Ces modules, dira-t-il, visent à renforcer les aptitudes des étudiants en Master 1 & 2 pour qu’ils soient instruits sur la situation du droit de la santé de manière générale, qui fait appel à la gestion des minorités et des populations stigmatisées.
Dans un premier temps, le projet se focalisera sur les universités publiques, qui constituent la porte d’entrée de la démarche, a-t-il relevé. L’ONG envisage d’impliquer le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique pour sa réalisation effective.
Le projet qui va s’étendre sur trois ans, selon M. Alain Kra, a démarré depuis juillet avec une phase préparatoire et conceptuelle. Il est en pleine vitesse de croisière et devrait permettre d’associer les enseignants à sa mise en pratique.
Il vient en complément de la réponse des services juridiques au VIH Sida qui existaient en Côte d’Ivoire jusque-là, a fait savoir M. Kra, qui a rappelé qu’une évaluation faite en 2018 a montré qu’il y avait deux services juridiques qui n’existaient pas encore dans l’offre des services VIH.
Ceux-ci concernent essentiellement les services juridiques VIH intégrés aux UFR de droit et les services juridiques liés au VIH au sein des services d’aide juridictionnels du ministère de la Justice, a-t-il poursuivi.
« Au constat de ces deux manquements, le projet vient combler ce vide pour étendre et diversifier l’offre des services juridiques au VIH en Côte d’Ivoire (et) de façon pratique, nous allons travailler avec les universités, notamment les facultés de droit de Bouaké et d’Abidjan », a-t-il ajouté.
Pour lui, la question du VIH peut-être intégrée dans la conception de la réflexion au niveau de ces unités de formation et de recherche universitaire que si les UFR de droit s’intéressent à la recherche sur le VIH en Côte d’Ivoire.
Le projet prévoit également des centres d’incubation où il devrait avoir de l’écoute et du Conseil juridique pour les étudiants qui ont besoin d’assistance juridiques et judiciaires. Ce centre se veut aussi un espace pédagogique.
Le projet est mis en œuvre en collaboration avec la direction de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse. A terme, il devrait permettre aux personnes vulnérables d’avoir accès aux services juridiques et de santé sans être stigmatisés afin de casser la chaîne de contamination du VIH.
AP/ls/APA