Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent sur une diversité de sujets qui tournent autour des emprunts du régime sortant de Macky Sall à quatre mois de l’élection présidentielle pour laquelle des candidats déclarés jouent à « cache-cache » dans la collecte de parrainages tandis que l’opposant Ousmane Sonko attend la décision de la commission électorale sur sa demande d’obtenir de fiches de parrainages.
L’Observateur évoque les emprunts du gouvernement sénégalais avec son « nouveau coup de 604 milliards de francs CFA ». Le journal souligne « l’empressement de l’Etat à boucler l’opération en 2023 pour éviter de payer des primes de risques en année électorale » sachant que le pays s’achemine vers une présidentielle pleine d’enjeux en février 2024.
« Malgré son taux d’endettement jugé très élevé, le Sénégal compte emprunter 977 millions d’euros (environ 604 milliards FCFA) supplémentaires pour financer ses besoins en 2024 afin d’éviter une prime de risque potentielle dont les pays africains souffrent en année électorale. Ces nouveaux emprunts devraient porter le taux d’endettement du Sénégal à 72,2% du Produit intérieur brut (PIB) cette année avant de le ramener à 65,6% en 2024 », explique le journal qui livre « les secrets de la rencontre entre le Premier ministre Amadou Ba et les députés de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) », la coalition au pouvoir dont il est le candidat à la prochaine présidentielle.
Selon le quotidien, les parlementaires de la majorité ont profité de cette réunion pour décrier « l’inaccessibilité des ministres » alors qu’il est noté des « inquiétudes autour du manque d’engouement dans les opérations de parrainage ».
La collecte de parrainages est d’ailleurs sapée par un « jeu de cache-cache des candidats » qui maintiennent un « flou total » sur le terrain à quatre mois de la présidentielle, estime Walf Quotidien. « L’élection présidentielle du 25 février 2024 s’approche à grands pas. A l’exception du Premier ministre Amadou Ba, aucun des candidats déclarés n’est sûr de sa participation à ce rendez-vous électoral. Alors qu’on est à 92 jours du scrutin. Une situation inédite », remarque le journal.
Source A évoque « la résolution de la Cena », la commission électorale autonome sénégalaise, après avoir été « saisie par les avocats d’Ousmane Sonko pour obliger la Direction générale des élections (DGE) à remettre à leur client ses fiches de parrainage » pour la prochaine présidentielle. En effet, le maire de Ziguinchor (sud), placé sous mandat de dépôt depuis fin juillet, a obtenu gain de cause devant la justice contre l’administration qui lui refusait des fiches de parrainage en raison de sa déchéance électorale après sa condamnation par contumace dans l’affaire qui l’opposait à la masseuse Adji Sarr.
Cependant, le tribunal de Ziguinchor a demandé sa réintégration sur les listes, ce sur quoi la DGE refuse de se conformer prétextant que la procédure n’est pas encore terminée après le recours déposé par l’Etat contre l’opposant. C’est à la suite de cette réaction que les avocats de Sonko ont saisi la commission électorale pour lui demander de se substituer à la DGE pour lui remettre les fichiers, première étape avant de pouvoir valider sa candidature devant le Conseil constitutionnel. Le journal affirme que la Cena, après avoir « tenu hier son assemblée générale statuaire » lors de laquelle elle a abordé « plusieurs sujets », « va répondre aux conseils du maire de Ziguinchor à travers une correspondance » et « entend aussi en faire de même concernant la DGE qui sera aussi saisie à travers une missive ».
Présent à Bruxelles, en Belgique, pour le Forum Global Gateway, le président Macky Sall a interpellé l’Union européenne (UE) », d’après Le Soleil, sur les financements des infrastructures en Afrique. Le chef de l’Etat sénégalais propose notamment « d’engager un dialogue honnête pour lever les obstacles ». Et ce dialogue doit porter « sur les priorités et les modalités à convenir pour passer de la logique d’aide à la logique de partenariat par co-construction afin de mobiliser des financements conséquents et investir dans des grands projets susceptibles de créer les conditions d’une croissance et d’une prospérité partagées », souligne le président Sall dans le quotidien national.
Bés Bi indique que le khalife général des mourides, une communauté soufie implantée à Touba, au centre du Sénégal, a émis une « nouvelle fatwa » pour « la sécurité » de la cité religieuse. Serigne Mountakha Mbacké y « interdit formellement la politique et le football », note le journal avant d’ajouter que le guide religieux « demande aux forces de défense et de sécurité d’assister les Baye Fall », ces dévoués et atypiques disciples de la communauté mouride qui ont dédié leur vie à servir fidèlement le khalife.
ODL/te/APA