La «suspension» de l’installation du Conseil municipal élu du Plateau, le centre des affaires d’Abidjan, demeure une « mesure conservatoire », selon un communiqué du ministère ivoirien de l’Intérieur et de la sécurité transmis dimanche à APA.
« La suspension de l’installation du Conseil municipal du Plateau demeure une mesure conservatoire, devant permettre la manifestation de la vérité, relativement à la plainte portée contre M. Jacques Ehouo », tête de liste du Conseil élu, cité dans une affaire de détournement, indique le communiqué.
Selon le texte, M. Ehouo, député de la circonscription du Plateau, est l’un des conseillers élu dont « l’implication dans un dossier de détournement de deniers publics », dans un contrat de sa structure avec la mairie du Plateau, a été « révélée » par une enquête.
Le communiqué relève en outre que l’ex-maire Akossi Bendjo, contre qui est lancé un mandat d’arrêt pour détournement, a été révoqué à la suite « d’une sanction disciplinaire consécutive aux faits de faux en écriture publique (…) au détriment de la collectivité territoriale et des populations du Plateau».
Le ministère note que suite à la mise en place d’une délégation spéciale à la mairie du Plateau, « des interprétations tendancieuses visent à faire croire que cette mesure, ainsi que celle de la révocation de l’ex-maire Akossi Bendjo, seraient orientées contre des cadres d’une communauté ou d’un parti politique donné».
Les faits reprochés à ces deux personnalités ne les visent « nullement, en raison ni de leur origine ethnique ni de leur appartenance politique. Aussi, les décisions prises ne visent que le respect de la loi et de l’intérêt général », souligne le communiqué.
« C’est pourquoi le ministre de l’Intérieur et de la sécurité rappelle que la diffusion de propos faisant peser de graves menaces sur la cohésion nationale et de l’ordre public, telles que constatée, tombe sous le coup des dispositions du code pénal », poursuit le communiqué.
Dans cet élan, le ministère « informe que ses services ont été instruits à l’effet de rechercher et appréhender les auteurs ainsi que les commanditaires de tels actes pour qu’ils en répondent devant les juridictions », prévient la note signée du ministre de tutelle, Sidiki Diakité.
Il est reproché à M. Ehouo, gérant de la société Negoce Communication (NEG COM), de n’avoir pas versé à la mairie du Plateau des taxes publicitaires perçues de 2004 à 2017, selon une plainte de l’ex-maire intérimaire Jacques Yapi, qui estime le préjudice subi par la mairie à 5,142 milliards Fcfa.
AP/ls/APA