Quelque 44.000 milliards Fcfa d’investissements sont attendus du secteur privé, soit un taux de 74% du portefeuille global du Programme national de développement (PND, 2021-2025) estimé à 59.000 milliards Fcfa.
Ce dispositif institutionnel de suivi évaluation du PND 2021-2025 a été lancé ce lundi 23 janvier 2023 par le vice-président de la République, Meyliet Koné, lors d’une cérémonie, en présence des partenaires au développement, des représentants du secteur privé et des collectivités.
Selon M. Meyliet Koné, il vise à « traduire en actions » le cadre institutionnel de suivi de la mise en œuvre du PND 2021-2025, et à doter le pays « d’un mécanisme de suivi intégré, inclusif et performant, pour garantir l’atteinte des objectifs » de développement.
« Son objectif principal est de hisser la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2030, au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure », a dit M. Meyliet Koné.
Le vice-président, Meyliet Koné, a fait savoir que « le scénario de croissance retenu cible un taux annuel moyen de 7,65% correspondant à un niveau d’investissement de l’ordre de 59 000 milliards de FCFA sur la période, dont 74% sont attendus du secteur privé ».
Il a indiqué que les résultats obtenus après deux années de mise en œuvre du PND 2021-2022 sont « très encourageants » et malgré le contexte international difficile marqué par la persistance des effets de la pandémie à Cvid-19 d’une part, et d’autre part, les conséquences du conflit russo- ukrainien.
Un nouveau dispositif
La ministre du Plan et du développement, Kaba Nialé, a indiqué que ce nouveau dispositif de suivi est composé de six organes. Il est coiffé par un Conseil présidentiel d’orientation (1), l’organe d’orientation stratégique de mise en œuvre du PND, présidé par le vice-président.
Le Comité de pilotage (2), un autre organe, est quant à lui présidé par le Premier ministre. Il fixe les priorités de développement retenues pour la mise en œuvre du PND. Le dispositif comprend aussi un Comité technique (3), présidé par le ministre du Plan et du développement, supervise et valide les travaux du Secrétariat technique.
Un secrétariat technique de suivi (4), créé et placé sous la coordination du directeur général du Plan, assure le suivi technique quotidien de la mise en œuvre du PND. En outre, il a été institué des Comités de District de suivi du PND (5), présidés par les ministres gouverneurs.
Le dispositif comprend en outre des Groupes de travail sectoriels (6), dont le rôle est d’établir les bilans de mise en œuvre des différentes politiques sectorielles et des différents programmes et projets.
A caractère participatif et inclusif, ce dispositif devrait permettre de renforcer le dialogue avec les partenaires au développement, le secteur privé et la société civile dont les responsables siègent dans les organes techniques de suivi du PND.
Mobilisation des financements
Pour son financement, la contribution attendue du secteur privé est d’environ 43 646,7 milliards FCFA, soit 74% de son montant global, a fait savoir le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, Patronat ivoirien), M. Ahmed Cissé.
« Nous voulons vous assurer de notre disponibilité à œuvrer pour l’atteinte de ce résultat et nous savons compter sur le Gouvernement pour continuer à créer les conditions d’un Secteur privé fort et dynamique, capable de relever ce défi », a-t-il dit.
Le Groupe Consultatif pour le PND 2021-2025, réuni à Abidjan le 15 juin 2022, a permis de mobiliser des financements de près de 16.000 milliards Fcfa, démontrant pleinement la confiance des investisseurs dans le développement de la Côte d’Ivoire.
Pour la directrice pays des opérations de la Banque mondiale, Coralie Gevers, a soutenu que « ce plan national de développement n’a de sens que s’il est traduit dans le budget national et mis en œuvre par tous les ministères et les collectivités locales » avec des ajustements faits en temps réel.
Le PND 2021-2025, aligné sur la vision et les perspectives Côte d’Ivoire 2030, tire les leçons de la mise en œuvre des deux premiers plans (2012-2015 et 2016-2020), et ambitionne d’accélérer la transformation économique et sociale du pays.
La mise en œuvre réussie des deux premiers plans, les PND 2012-2015 et 2016-2020, a impulsé une dynamique de croissance forte, durable et inclusive. Le pays a enregistré un taux de croissance économique annuel moyen de 8% entre 2012 et 2019.
Ce rythme a enregistré un ralentissement en 2020, avec un taux de croissance de 2%, du fait des effets négatifs de la pandémie de Covid-19. L’économie ivoirienne réalise en 2021 un bond de 7,4%, retrouvant ainsi sa tendance initiale et son sentier de croissance.
AP/APA