Le leader de l’opposition, du haut de ses 73 ans, veut rendre Tchad ingouvernable. Objectif: obtenir la chute du président Idriss Déby Itno qui brigue un sixième en avril.
Faire tomber le Maréchal Idriss Déby au pouvoir depuis trente et un ans? . C’est le rêve fou de Saleh Kebzabo qui veut empêcher celui qui a été élevé l’année dernière par les députés au plus prestigieux titre militaire, d’obtenir un sixième mandat lors de l’élection présidentielle prévue le 11 avril prochain. À la différence de Romadoungar Nialbé Félix, Brice Mbaimon, Pahimi Padacket Albert, Lydie Beassemda, Yombombé Théophile et Alladoum Baltazar qui ont choisi la voix des urnes pour rivaliser avec l’homme fort de Ndjamena, Kebzaba a choisi de transférer la bataille dans la rue.
Selon lui, Idriss Déby « n’acceptera jamais de quitter le pouvoir s’il n’y est pas contraint ». C’est pourquoi, l’opposant qui veut faire de « l’année 2021 une année de changement » a décidé de rendre le Tchad ingouvernable en amplifiant « les tensions qui sont déjà en cours dans le pays ».
Candidat malheureux à la présidentielle de son pays à quatre reprises, le leader de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Renouveau (UNDR) faisaient partie des postulants à la présidentielle d’avril. Mais il a décidé de se retirer de la course au Palais Rose suite aux évènements violents survenus le 28 février dernier. Ce jour-là, Yaya Dillo, un ancien rebelle devenu ministre avant de rejoindre l’opposition et se porter candidat à la présidentielle du 11 avril, avait fait l’objet d’une tentative d’arrestation par la police. Celle-ci était munie de deux mandats d’amener contre l’opposant émis par la justice dans le cadre d’une affaire de « diffamation et injures » à l’égard de l’épouse de M. Déby. L’opposant qui a pu s’échapper a, néanmoins, vu son domicile subir un assaut des forces de l’ordre qui s’est soldé par au moins deux morts. Actuellement réfugié dans un lieu tenu secret, Yaya Dillo a lui aussi promis d’empêcher la tenue du scrutin à date prévue.
APA