De timides négoces entre marchands et clients animent les marchés de N’Djaména où, à deux jours de la célébration de la fête de l’Eid el kébir, le constat montre que les prix des béliers sont en hausse par rapport aux années précédentes.
Dans plusieurs marchés de bétail de la capitale tchadienne, les clients viennent se renseigner du prix du bélier avant de se décider. C’est le cas de Moussa Ali, rencontré au marché de Zafaye, mais qui n’arrive pas à trouver un animal à la portée de sa bourse.
« Je suis arrivé au marché avec 20 000 FCFA en main, mais il est très difficile d’en avoir un mouton à ce prix », se lamente-t-il, ayant déjà fait le tour de deux autres marchés avant d’arriver à celui de Zafaye.
Un peu plus loin, au petit marché de bétail de Farcha, certains clients qui avaient acheté l’année dernière le bélier à 25 000 FCFA ne se retrouvent plus.
« Aucun bélier au prix de 25 000 FCFA n’est trouvable ici. Il faut au minimum avoir un 30 000 FCFA en plus du frais de transport si vous n’êtes pas véhiculé », déplore Issa, venu du quartier Djougoulier, dans le premier arrondissement.
Face au désarroi des clients, Alhadj Daoud Habib, délégué du marché de bétail du « Pont SNER », se montre rassurant, attendant un changement tarifaire à la veille ou le jour de la fête même.
La hausse des prix s’explique, à en croire M. Daoud, par le fait que la mesure d’interdiction de vente de bétail sur pieds vers les pays voisins a été levée par les autorités tchadiennes.
« Les commerçants n’ont pas encore apporté assez de bétail sur les marchés. D’aucuns préfèrent exporter vers le Cameroun et le Nigéria. Il y a aussi des organismes de bienfaisance qui achètent en quantité pour distribuer le jour de la fête. Tout ceci a contribué à la hausse des prix », tente de justifier le délégué du marché.
Pour le délégué du marché de bétail, Daoud Habib, d’ici à la fête, les clients pourront trouver un bélier à 20 000 FCFA même si celui-ci serait très petit.
Ainsi à 48 heures de la fête du mouton, beaucoup de pères de famille n’ont pas encore acheté le bélier à immoler. Une attente qui vise à rendre les achats timides en vue d’amener les marchands à rabaisser leurs prix.
AHD/odl/cd/APA