L’archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo, a exhorté le président Félix Antoine Tshisekedi à parachever l’œuvre de son illustre père en conduisant la RD Congo vers la justice, la paix et une prospérité sans exclusive, dans sa prédication, peu avant la levée du corps de l’ancien premier ministre Etienne Tshisekedi pour son inhumation dans la commune de la N’sele (Est de Kinshasa).
Le prédicateur qui s’est inspiré de la bible, a comparé l’actuel chef de l’Etat à Josué qui a fait entrer le peuple juif dans la terre promise par Dieu, alors que Moïse qui avait libéré ce même peule du joug en Egypte n’avait pas pu le faire.
Mgr Ambongo a salué la mémoire d’Etienne Tshisekedi qui, « refusant toute compromission, a consacré toute sa vie pour un Congo plus beau qu’avant tel que cela est chanté dans l’hymne national ».
Décédé le 1erfévrier 2017 à Bruxelles en Belgique, l’ancien opposant et premier honoraire, Etienne Tshisekedi, dont le corps a été rapatrié le jeudi 30 mai avant d’être exposé les vendredi 31 mai et samedi 1erjuin au stades des Martyrs, a reçu des hommages aussi bien de l’ensemble de la communauté nationale que de la communauté internationale représentée par six chefs d’Etat.
Il s’agit d’abord des présidents angolais, Joao Lourenço, et rwandais, Paul Kagame, qui ont fait un aller-retour vendredi entre leurs capitales respectives et Kinshasa où ils ont participé à une tripartite avec leur homologue de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi, avant d’aller s’incliner devant la dépouille d’Etienne Tshisekedi exposée au stade des Martyrs.
Les présidents du Congo-Brazzaville, Dénis Sassou Nguesso, de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadera, de la Zambie, Edgard Lungu, et du Togo, Faure Gnassingbé, arrivés vendredi dans la soirée à Kinshasa ont aussi participé samedi aux funérailles d’Etienne Tshisekedi, Selon des estimations de la presse gouvernementale congolaise, plus de 100.000 personnes ont assisté à ses obsèques dans un stade d’une capacité installée de 80.000 places.
Par ailleurs, Etienne Tshisekedi a été élevé à titre posthume à l’ordre national «Héros nationaux Kabila-Lumumba» au grade de « grand cordon » par une ordonnance du président Félix Tshisekedi lue vendredi soir sur les antennes de la télévision nationale.
Etienne Tshisekedi « est récompensé pour ses mérites remarqués à travers sa longue et pénible lutte politique pour l’instauration de la démocratie et le progrès social, l’établissement d’un véritable Etat de droit et la protection des droits de l’homme », explique l’ordonnance.
Né le 14 décembre 1932 dans le Kasaï, au centre de la RD Congo, Etienne Tshisekedi a exercé plusieurs fonctions ministérielles sous le régime du président Mobutu Sese Seko (1965-1997) avant de basculer dans l’opposition et de créer l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en 1982.
Ce qui ne l’empêchera cependant pas d’être, après négociations, premier ministre éphémère sous Mobutu à deux reprises : du 29 septembre au 1er novembre 1991, et du 15 août 1992 au 5 février 1993.
Plus tard, après la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila en 1997 et l’arrivée au pouvoir de Joseph Kabila en 2001, il boycottera la présidentielle de 2006 et perdra dans la contestation celle de 2011 remportée par le président sortant Joseph Kabila.
Etienne Tshisekedi participera activement aux négociations menées sous l’égide des évêques catholiques et qui ont accouché de l’accord politique dit de la saint Sylvestre du 30 décembre 2016 avant d’être terrassé par une embolie pulmonaire le 1erfévrier 2017 à Bruxelles à l’âge de 84 ans.
MO/cd/APA