Martin Fayulu, le candidat de l’opposition commune, arrivé deuxième à la présidentielle de la RDC, a qualifié de « ridicules » voire de « hold-up électoral » les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui donnent gagnant Félix Tshisekedi.
Selon la Ceni, donnant en direct à 3h du matin sur les antennes de la Radio nationale télévision congolaise (RNTC) les résultats du scrutin, Félix Tshisekedi remporte l’élection avec 38,57 % des suffrages, devant Matin Fayulu (34,8 % des suffrages) et Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat du pouvoir qui ne récolte que 23,8 % des voix.
Le reste des suffrages est réparti entre les 18 autres candidats à la présidentielle.
« Ces résultats n’ont rien à voir avec la vérité des urnes (…) c’est un véritable putsch électoral, c’est incompréhensible », a martelé sur Radio France internationale (RFI), M. Fayulu dont la candidature était parrainée par l’opposition commune réunie sous la coalition « Lamuka, +réveillez-vous+ ».
Abondant presque dans le même sens, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déclaré sur CNEWS que les résultats annoncés par la Ceni ne lui semblaient « pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là ».
Il a ajouté que M. Fayulu était « à priori » le vainqueur du scrutin du 30 décembre, vu qu’il est « le leader sortant ».
« La France agit parce qu’elle est membre du Conseil de sécurité. Elle a saisi le Conseil de sécurité en fin de semaine dernière pour que les résultats constatés soient les résultats réels », a poursuivi le chef de la diplomatie française.
Selon la Ceni, 47,46 % du corps électoral a pris part à la présidentielle du 30 décembre dernier, organisée simultanément avec les élections législatives et provinciales.
Fils de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, décédé depuis près de deux ans en Belgique, Felix Tshisekedi a hérité de son père la présidence de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
Si les résultats provisoires sont confirmés par le Conseil constitutionnel, il va succéder au président sortant Joseph Kabila qui, conformément à la Constitution, ne pouvait plus briguer la magistrature suprêmes après ses deux mandats successifs.
Au pouvoir depuis l’assassinat de son père et prédécesseur le 16 janvier 2001, le président Kabila est resté au pouvoir deux ans supplémentaires à cause des différents reports de l’élection présidentielle.
Selon la Constitution congolaise, Joseph Kabila reste en fonction « jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu ».
ODL/cat/APA