Après une semaine de jeûne, les musulmans tchadiens poursuivent le ramadan sous une forte canicule dépassant les 40 degrés qui les oblige à chercher la moindre fraîcheur en squattant les rivages du fleuve Chari ou à se couvrir, par intermittence, la tête d’une serviette imbibée d’eau.
« Beaucoup des gens viennent ici aux abords des eaux pour se rafraichir le corps. Vers 13h, les conducteurs de taxi et minibus, prennent d’assaut l’endroit pour se reposer », confie Djibrine, un jeune homme de 30 ans trouvé aux alentours du cours d’eau.
Fuyant la forte chaleur régnant dans sa chambre et qu’accentue, selon lui, les fréquentes coupures d’électricité, cet autre jeûneur affirme qu’il passe presque ses journées au bord du fleuve Chari. Chaque jour, il y élit domicile dès le matin et ne rentre que « dans l’après-midi, à l’approche de la rupture » du jeûne.
Ne pouvant faire comme beaucoup de ses coreligionnaires, Kamal, lui, reste à l’ombre des arbres, la tête couverte de temps en temps d’un turban mouillé. « Malgré que je suis sous l’ombre de cet arbre, je trempe mon turban dans l’eau pour qu’il m’apporte un peu de fraicheur », dit-il, le regard perdu au loin, mesurant sans doute les quelques heures qu’il faudra encore endurer avant la coupure.
Ce moment est une occasion rêvée pour les Tchadiens de livrer bataille à la chaleur via la glace. Demandée par tout le monde, la glace alimentaire a vu son prix passer du simple au triple : vendue avant le ramadan à 1000 FCFA, la barre se négocie maintenant autour de 3000 FCFA. Certains vendeurs, pensant aux petites bourses, proposent de petites barres à 150 ou 100 FCFA.
Qu’importe son prix, la glace se vend le soir comme des petits pains, affirme Souleymane qui comme beaucoup de N’Djaménois, ne peut s’empêcher de se rafraîchir le palais mis en feu par une éprouvante journée de jeûne.
AHD/cat/APA