En pleine expansion au Congo, les motos-taxis font le bonheur des populations qui, charmées par la praticabilité de ces moyens de transport, les sollicitent à tout bout de champ. A la grande satisfaction des conducteurs, toujours prêts à se rendre dans les quartiers les plus enclavés, là où les voitures particulières ou les cars de transport en commun ne peuvent aller.
La bonne marche du secteur explique pourquoi les conducteurs de motos-taxis sont dés les premières heures de la matinée positionnés dans les différentes gares routières de Brazzaville, attendant l’arrivée des premiers clients.
Ainsi en est-il de Alexis Ngampika. Trouvé à 5h30 du matin en train de chauffer son moteur, cet ancien étudiant en sciences économiques confesse s’être converti conducteur de motos-taxi depuis deux ans.
Malgré son diplôme, il n’a pu trouver un emploi dans le secteur public encore moins dans le privé ; d’où l’option des deux roues. Un choix qu’il ne regrette pas tellement. Et pour cause, avec les 10.000 FCFA qu’il gagne quotidiennement à raison de 500 FCFA la course, « je parviens, dit-il, à nourrir ma femme et mon enfant, et parfois même à aider mes parents » actuellement à la retraite.
Cependant, entre deux coups pédales pour déposer ou aller chercher un client dans les quartiers enclavés de Brazzaville, comme Gamakosso ou Le Domaine, le jeune homme trouve le temps de poursuivre les démarches pour trouver dans l’administration un emploi plus rémunérateur et moins stressant.
Peu disposé à lâcher le guidon, son collègue Judicaël Bayakissa, 30 ans environ, estime, lui, que conduire une moto-taxi est « un travail comme tout autre ». A l’entendre, il joue avec ses autres collègues conducteurs un important rôle social, au motif que sans leurs engins « la vie serait un calvaire » pour les populations des quartiers enclavés.
S’investissant totalement dans son job, il révèle : « Je travaille même un peu au-delà de 21h pour faire un bon rendement et je totalise parfois 15 mille voire 16 mille FCFA par jour. Avec ça, je paie mon loyer et j’ai deux enfants dans une école privée ».
Interrogés, les clients apprécient presque tous les services rendus par les motos-taxis « Ces taxi-motos nous rendent des services énormes car le quartier où j’habite n’est pas desservi par les taxis ou les bus à cause de l’ensablement et des érosions, surtout en saison de pluie », dit Eugene Kabi, qui travaille au centre- ville de Brazzaville.
Pour sortir le matin de son quartier et aller attraper sur la Grande avenue le bus devant l’amener à son lieu de travail, Eugène prend chaque matin une moto-taxi. A la descente, il refait en sens inverse la même navette : bus pour quitter son lieu de travail et moto-taxi pour rallier son quartier enclavé.
Ce trajet est bien connu des femmes habitant comme Eugène dans les mêmes endroits et obligées chaque matin d’aller faire leurs emplettes dans les grands marchés du centre-ville de Brazzaville.
« On habite à deux kilomètres du lieu où on peut avoir un taxi ou un bus. C’est pourquoi, on est obligé de prendre les motos-taxis qui nous soulagent», explique Marie Odile Kanga, une ménagère du quartier Le Domaine.
LCM/te/cat/APA