Le gouvernement tchadien et la représentation du HCR au Tchad appellent les partenaires à l’aide.
La guerre en cours au Soudan a de graves répercussions sur le Tchad. Depuis le déclenchement des hostilités entre l’armée régulière, fidèle au Général Abdel-Fattah Al Burhan et aux forces de soutien rapide dirigées par le Général Mohamed Hamdan Daglo, des milliers de Soudanais ont fui pour trouver refuge dans les pays voisins.
Au Tchad, selon les chiffres avances le système des Nations unies, ils sont plus de 150 000 Soudanais à trouver refuge à l’est, notamment dans les provinces du Ouaddaï, du Sila et de Wadi-Fira. Ils sont pris en charge par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la Commission nationale d’accueil et de réinsertion des réfugiés (CNARR), la Croix-Rouge et d’autres organisations non gouvernementales.
Le pays se retrouve confronté à une grave crise humanitaire. Selon les estimations des agences onusiennes, jusqu’à 300 000 personnes seront contraintes de fuir vers le Tchad dans les trois prochains mois.
Le 17 juin, le Président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno est descendu sur le terrain pour constater l’ampleur de la crise. Il a séjourné pendant deux jours à Adré, ville où un grand nombre de réfugiés soudanais se trouvent. L’Est du pays souffre déjà de pénuries de marchandises (alimentaires et non-alimentaires) depuis la fermeture des frontières avec le Soudan.
« Nous allons continuer à fournir une aide humanitaire à la frontière et une fois que les réfugiés sont relocalisés », a rassuré Mme Laura Lo Castro, représentante du HCR au Tchad.
Pour continuer à intensifier ses interventions, le HCR a besoin de 214 millions de dollars pour fournir une aide vitale aux personnes déplacées de force au Tchad, dont 72 millions de dollars sont nécessaires pour la réponse d’urgence aux réfugiés fuyant le conflit au Soudan.
Malheureusement, les besoins du HCR pour le Tchad ne sont actuellement financés qu’à hauteur de 16%, a détaillé le HCR.
Face à cette situation, le gouvernement tchadien et la représentation du HCR lancent un appel pressant aux partenaires techniques et financiers pour une assistance d’urgence à ces réfugiés. « Il est plus qu’urgent qu’une conférence ou une table-ronde internationale soit organisée pour aider le Tchad à gérer cette crise, au risque qu’il ne tienne pas à ses engagements politiques dans le cadre de la transition en cours », a déclaré le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, au cours d’une rencontre avec les diplomates et représentants des ONGs.
Lors d’une conférence de presse animée le 20 juin, le ministre de la Santé publique, Dr Abdelmadjid Abderrahim a indiqué que la situation humanitaire est critique. « Des personnes qui ont fui les combats au Soudan vivent dans une situation précaire. Cette crise met la communauté internationale face à ses responsabilités. Elle va fragiliser le système de santé, mais aussi le tissu économique et social voire sécuritaire », s’inquiète le ministre. Déjà le ministère de la Santé a recensé 14 cas de décès et 916 blessés.
CA/ac/APA