Le directeur de la communication de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), Christian Mbina a annoncé, mardi lors d’une conférence de presse, que le Gabon construira 50 barrières électriques pour réduire le conflit homme-faune à l’origine d’un désaccord entre les politiques nationales de conservation de la nature et les besoins vitaux des populations dont les plantations sont ravagées quotidiennement par les éléphants.
« C’est un objectif national. Nous allons le faire », a déclaré M. Mbina à Libreville. Il présentait les activités environnementales financées en Afrique centrale par l’Union européenne dans le cadre du programme ECOFAC 6.
Le Gabon s’est inspiré de l’expérience du Kenya en matière de protection des plantations des paysans contre le ravage des éléphants. Une ONG kenyane a dépêché au Gabon 3 experts qui ont déjà installé 10 barrières électriques dans les environs du parc national de la Lopé dans le centre-est du pays.
Kazamabika, dans la province de l’Ogooué Ivindo, a été le premier village à recevoir la première barrière électrique au Gabon. Plusieurs autres localités, dont Mikongo ont bénéficié de cette protection qui éloigne les éléphants à cause de la décharge électrique dès le moindre contact avec les files électriques de la barrière.
Une barrière contient plusieurs hectares de terres arables redistribuées aux paysans pour pratiquer leur agriculture en toute sécurité. L’électricité qui alimente la barrière est générée par des panneaux solaires, selon M. Mbina.
« A Lopé, les paysans ont repris leur production agricole et nourrissent toutes les populations locales y compris les conservateurs du parc », s’est réjoui M. Mbina. Dans ce parc national, l’agriculture était devenue impossible depuis le début des années 2000. Les éléphants, animaux intégralement protégés, tournent désormais autours des maisons.
En 2002, le Gabon avait consacré 11% de son territoire à la protection de l’environnement. Dans la foulée, une dizaine de parcs nationaux avaient été créés pour matérialiser cette politique de conservation. Depuis lors, a surgi le conflit homme/faune quasiment dans toutes les neuf provinces du pays.
PIM/te/APA