Les retraités de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont dressé lundi, à Libreville, des barricades sur la voie publique pour s’opposer au paiement par trimestre de leurs pensions décidé par cette institution en charge de la gestion des allocations vieillesses des agents du secteur privé, a constaté APA.
« En barricadant la principale route, nous voulons attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale, pour leur expliquer comment les autorités gabonaises traitent les personnes âgées », a expliqué, tout excité, le représentant des grévistes, Philippe Ondo qui dénonce en même temps l’attitude des responsables de leur banque qui leur ont demandé « de se rendre au siège de la CNSS comme si nous étions encore des personnes valides ».
Plusieurs pensionnaires de la CNSS perçoivent leurs pensions dans les banques commerciales, mais avec beaucoup de retard ; d’où la colère des retraités.
« On ne peut pas attendre trois mois. Nous sommes des vieux, il y a des malades parmi nous », a lancé un manifestant, très remonté. « Moi je souffre de la tension, du diabète. La maladie attend-elle trois mois ? », s’est interrogée une septuagénaire se tenant à peine debout avec une canne.
La CNSS connait actuellement des tensions de trésorerie suite à la crise économique qui a occasionné la fermeture des nombreuses entreprises, avait déclaré son directeur général Nicole Assélé dans une conférence de presse en avril dernier.
Selon elle, la fermeture des entreprises a entrainé la baisse drastique du nombre des cotisants, au rythme de 30 à 40 nouveaux travailleurs pour près de 400 nouveaux retraités à payer par mois.
Hormis cette situation conjoncturelle, L’Etat cumule une dette abyssale de l’ordre de 400 milliards de FCFA vis-à-vis de la CNSS.
Depuis 2014, la CNSS avait décidé de payer les pensions à leurs retraités mensuellement au lieu de tous les trois mois comme le prévoit l’article 100 du code de sécurité sociale, relatif au paiement des prestations des assurés CNSS.
PIM/ard/cat/APA