De son vrai nom Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC) est un homme de défis qui, durant presque les 56 années de sa vie, n’a cessé de relever les multiples écueils dressés sur son cheminement politique.
Le premier des défis auquel il s’attaqua fut de se révéler tout seul à ses compatriotes, au lendemain de la mort de son père, l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba, rappelé à Dieu le 1er février 2017 en Belgique où se trouve toujours encore son corps.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a franchi cet écueil en passant de secrétaire national adjoint en charge l’Union pour le développement et le progrès social (UDPS-opposition) à celui de président de cette formation politique, créée et dirigée par son père.
Pour succéder à son père à la tête du parti, Etienne, le fils, est parvenu à obtenir à une forte majorité l’adhésion du parti, lors d’un congrès tenu en mars 2018. Coup double, il est à la même occasion désigné candidat de l’UDPS à la présidentielle de décembre 2018.
Sa popularité augmente auprès de l’opinion internationale lorsqu’il renie sa signature après l’avoir apposée sur l’accord dit de Genève en Suisse. Aux termes de cet accord signé le 13 novembre, Tshisekédi, pressenti « candidat commun » de l’opposition à la présidentielle, devait s’incliner devant Martin Fayulu Madidi.
Prétextant le désaccord de son parti, il s’allie avec Vital Kamhere, un autre opposant qui a également renié le même accord de Genève, et crée le 23 novembre au Kenya
une plateforme électorale dénommée Cap pour le changement (CACH). C’est sous cette bannière qu’il remporte l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 avec un score de 38,57% des suffrages. Loin devant devant Fayulu crédité de 34,8% des voix et Ramadany Shadari, le candidat de la majorité présidentielle, qui s’est retrouvé avec seulement 23,8% des suffrages.
Ces chiffres communiqués à titre provisoire par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ont été fortement contestés au double plan national et international avant que la Cour constitutionnelle ne les confirme définitivement.
Comme on le voit rien n’a été facile pour Félix Tshisékédi, marié et père de cinq enfants. Ses études sont même passées à la loupe par ses adversaires dont certains mettent en doute ses diplômes universitaires.
S’il a remporté une grande victoire sur le sort et ses adversaires en devenant le cinquième président du Congo indépendant, il reste que des défis tout aussi ardus se dressent encore devant lui.
Le premier des ces défis, une fois qu’il aura été investi, sera de former un gouvernement d’union nationale ou de cohabitation du fait que l’assemblée nationale issue des législatives du 30 décembre dernier est largement dominée par les partisans du président sortant Joseph Kabila Kabila.
A coup sûr, l’état de grâce risque d’être très court pour le fils parvenu à s’affranchir de l’ombre du père, car il lui faudra rapidement s’atteler à la satisfaction de la demande sociale d’une population presque en manque de tout.
MO/cat/APA