Le gouvernement américain a décidé de réduire son aide militaire au Cameroun, en raison d’allégations d’atteintes aux droits humains par les forces de défense et de sécurité, a appris APA jeudi de sources diplomatiques introduites à Yaoundé.
Cette annonce, déjà faite par des médias américains de premier plan, a été confirmée, sous le couvert de l’anonymat à APA, par un diplomate de la représentation diplomatique du pays de l’oncle Sam au Cameroun, évaluant l’appui militaire compromis à quelque 97 milliards FCFA.
Cette suspension, appelée à s’accentuer si la situation l’exige, concerne notamment l’aide à la sécurité, l’observation à travers les radars, les patrouilleurs et aéronefs, les véhicules blindés, le maintien de la paix, la lutte antiterroriste ainsi que les programmes de formation.
Le Département d’État continue, dans le même temps, d’exhorter le gouvernement camerounais à prendre au sérieux toutes les allégations de violations flagrantes des droits de l’homme par l’armée, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où un conflit sécessionniste fait rage depuis octobre 2016, mais également dans l’Extrême-Nord où les forces de défense et de sécurité sont engagées dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram.
Yaoundé est aussi invité à enquêter, de manière approfondie, sur lesdites accusations, à dégager les responsabilités d’éventuelles violations des droits de l’homme et à divulguer le résultat des enquêtes à l’opinion.
En mai dernier, l’ambassadeur américain au Cameroun, Peter Henry Barlerin, avait appelé l’armée camerounaise à «traiter les ennemis capturés avec humanité, pourvoir aux besoins des réfugiés et des déplacés internes, et développer des mécanismes permettant d’accueillir les transfuges de Boko Haram et les réintégrer au sein de la société».
Dans le même temps, le diplomate accusait les séparatistes anglophones d’avoir commis des meurtres de soldats, des enlèvements de responsables gouvernementaux et des incendies d’écoles.
FCEB/cat/APA