Des affrontements interethniques, ayant opposé la veille à Obala, une localité située à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, Yaoundé, des autochtones à la communauté de ressortissants du septentrion font les choux gras des journaux camerounais parus vendredi, au même titre que des sujets à caractère économique.
À Obala, relate Le Jour, tout commence par un décès au cours d’une altercation entre deux jeunes qui se disputent une copine et aboutit à la mort du soupirant «Nordiste», fils d’un riche commerçant, que ses congénères décident de venger à l’arme blanche aussitôt après l’inhumation.
C’est une affaire d’amour qui a dégénéré en clash tribal, confirme The Guardian Post, évoquant également un climat de grande tension ayant au cours duquel douze blessés ont été enregistrés.
S’agissant de la fameuse notion du «vivre-ensemble» développée depuis peu par les autorités, «la grimace d’Obala», qui pour sa part fait état d’une dizaine de blessés, doit être considérée comme une alerte sérieuse par ces temps de montée fulgurante du tribalisme à travers le pays.
«Le vivre ensemble n’est pas en péril à Obala, rétorque InfoMatin. Tout le département de la Lékié, en région du Centre, carrefour des peuples venus d’horizons divers, respire également, à pleins poumons, l’air de la paix. Le calme y règne finalement, après des heures difficiles marquées par de violents affrontements communautaires ayant causé la mort d’une personne et fait au moins 12 blessés, le 25 avril.»
La thèse d’une opposition communautaire planifiée est totalement «imaginaire», tranche Essingan, qui invite à ne pas confondre une malheureuse affaire de cœur isolée, ayant mal tourné, à une guerre entre Camerounais.
«La police et la gendarmerie ont été déployées et des renforts en hommes sont venus de Yaoundé pour séparer les belligérants et restaurer l’ordre public, ajoute Intégration. Des éléments de la Garde présidentielle, dont le centre d’instruction se trouve à Minkana, une banlieue de la ville, sont également sortis pour calmer les esprits. Dans la soirée, un couvre-feu non officiel était en vigueur. Les éléments des forces de sécurité avaient pour ordres de faire fermer tous les commerces à la tombée de la nuit.»
Et voici que revient, au-devant de la scène, le fameux dossier de la Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida), du nom de cette ONG qui collectait auprès des populations, en majorité des jeunes et même des dignitaires du pouvoir, des fonds rémunérés au taux de presque 600% : pour une mise de 12.500 FCFA, il était promis au souscripteur une rétrocession de 70.000 FCFA en moins de 30 jours après une série de séminaires rémunérés en secourisme.
Fermée en fin 2018 sur ordre des autorités pour «existence illégale, usurpation de fonctions, corruption de la jeunesse, port illégal d’insignes et d’uniformes militaires, escroquerie par appel au public», son histoire revient dans les colonnes du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune à la faveur d’un décret du président Paul Biya octroyant 1 milliard FCFA à 12.684 souscripteurs, portant ainsi à environ 5 milliards FCFA la somme à leur restituer.
Grâce à cet acte d’apaisement, a calculé Le Quotidien de l’Économie (LQE), chaque souscripteur de la Mida recevra exactement 31% de son placement, toute chose qui fait dire à Mutations qu’il s’agit d’un «demi-geste» présidentiel face à l’ampleur du problème, rappelant que les souscripteurs avaient déposé une somme totale de 15 milliards FCFA dans les caisses de la sulfureuse ONG, et se demandant si une bonne partie de l’argent saisi n’est pas allé dans les poches de certaines autorités véreuses.
Les responsables suscités «ont vu d’énormes liquidités et ils ont voulu s’en accaparer par force. Le fait qu’on soit dans l’illégalité ou non ne les a pas intéressés. En fait, ils ont vu de l’argent et ils ont voulu s’en accaparer. La vérité prend tout son temps, mais un jour, tout le monde saura que c’était du vol organisé», s’insurge un administrateur de la Mission dans les colonnes d’InfoMatin.
Autre situation qui préoccupe LQE, c’est la crise à la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), sur laquelle place une grève de 8 jours du personnel dès le 2 mai prochain pour protester, autre autres, contre la paupérisation, les arriérés de salaire, le non paiement de la médecine du travail, de la prime d’assurance multirisque professionnelle des navigants ou encore l’assurance maladie.
C’est que la compagnie aérienne nationale, encore appelée l’«Étoile du Cameroun», est désormais sans éclat, soupire Le Soir, la zone de turbulences dans laquelle elle est plongée risquant chaque jour de l’emporter dans les abîmes.
FCEB/cat/APA