La participation mouvementée du président Paul Biya à la 6ème conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial contre le vih/sida, la tuberculose et le paludisme de Lyon, en France, mais aussi les violences communautaires au Sud du pays, sont largement commentées par les journaux camerounais parus vendredi.
Le Cameroun s’est engagé à contribuer à hauteur de 3 milliards FCfa à la cagnotte du Fonds mondial, annoncent fièrement Cameroon Tribune, L’Épervier, Le Quotidien de l’Économie, L’œil du Sahel et Mutations.
En marge du sommet de Lyon, la première publication citée indique que Paul Biya a eu un long entretien avec son homologue français, Emmanuel Macron, duquel s’est dégagée une large convergence de vues sur les grandes questions camerounaises et internationales de l’heure. «Lyon d’or pour Paul Biya», titre Mutations, décrivant la joie perceptible du président de la République après ce tête à tête qui a duré 45 minutes, au lieu des 30 prévues par le protocole.
Cette euphorie, ose le quotidien à capitaux privés, est la traduction d’une victoire diplomatique après la décrispation de l’atmosphère politique locale, à travers le Grand dialogue national et l’arrêt des poursuites judiciaires contre certains acteurs politiques. «Et comment ne pas le penser, lorsqu’on sait que c’est la première fois, depuis son accession à la magistrature suprême française en 2017, qu’Emmanuel Macron manifeste de tels égards à son homologue de Yaoundé ?»
Sauf qu’au même moment, et aux alentours du lieu du sommet, temporisent Le Messager et The Guardian Post, des affrontements violents ont eu lieu entre des manifestants anti-Biya de la diaspora, qui tentaient de prendre d’assaut l’hôtel où réside le couple présidentiel venu de Yaoundé, et la police française.
Au pays également, signale le 2ème journal sus-évoqué, un quotidien à capitaux privés de langue anglaise, des incidents violents opposent, depuis quelques jours à Sangmélima, ville natale du chef de l’État, des autochtones à des allogènes à qui il est imputé l’assassinat d’un jeune de la localité. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, relate Mutations, est l’interpellation et la garde à vue de certains autochtones ayant manifesté mercredi.
«Émeutes : Sangmélima s’est salie», soupire Le Jour, regrettant que des actes de violence et de vandalisme surviennent dans cette ville réputée pour son calme et son hospitalité. Indignée par cette recrudescence de la tension, la classe politique condamne et appelle au calme, prolonge Le Messager.
«Sangmélima : retour au calme», conclut Cameroon Tribune, affirmant que la vie a repris son cours normal dans cette cité de la région du Sud, où un dispositif spécial de sécurité a par ailleurs été déployé par les autorités pour parer à toute éventualité.
FCEB/cat/APA