Les journaux camerounais parus jeudi lancent un avis de tempête sur le port de Douala, la métropole économique, et continuent de rendre compte du déroulement de la campagne pour les élections législatives et municipales de dimanche prochain.
«Gestion du terminal à conteneurs : impasse totale» est le titre qui barre la couverture du bihebdomadaire La Veuve, qui a entrepris de pointer les recettes engrangées en un mois par la Régie (RTC) mise en place en début d’année. Et de s’interroger sur la confusion entretenue autour des chiffres d’exploitation qui un coup sont de 22 milliards FCFA et une autre fois baissent à 4,2 milliards FCFA.
Il s’agit de chiffres en trompe-l’œil, tranche Le Messager, accusant le Port autonome de Douala (PAD) d’entretenir l’illusion d’avoir valablement remplacé Douala International terminal (DIT), filiale du franco-suédois Bolloré-Maersk, alors que tout indique que cette entrée majeure des marchandises destinées eu pays, mais aussi en République centrafricaine et au Tchad est en train de sombrer dans la faillite.
Il s’agit d’une véritable catastrophe pour les caisses de l’État, soupire l’«hebdomadaire du monde juridico-judiciaire» Kalara, qui explore les convoitises des opérateurs privés, mais aussi les appétits de certains pontes du régime sur la juteuse exploitation de ladite place à forts enjeux économiques, aujourd’hui engluée dans d’interminables batailles judiciaires.
Au bord des eaux sombres du fleuve Wouri, qui arrose la métropole économique, Le Messager et Mutations plongent aussitôt dans le marigot de la campagne électorale en cours dans la même ville, rendant compte des batailles féroces pour le contrôle de la ville entre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) et son éternel adversaire, le Front social démocratique (SDF). Les mêmes «batailles», renchérit Baromètre Communautaire, ont cours dans la capitale, Yaoundé, avec toutefois moins de chances pour la deuxième formation citée.
Pour The Guardian Post, le double scrutin de dimanche prochain constitue un test décisif, pour le gouvernement, de prouver qu’il contrôle pleinement les régions anglophones en proie à un conflit sécessionniste : il est temps, pour les gros bonnets du RDPC dans les deux régions troublées, de montrer qu’ils ont vraiment le contrôle sur les populations ainsi qu’ils ont tenté de le démontrer lors des meetings massivement suivis. C’est le sprint final, lance The Sun. D’ailleurs, appuie The Star, afin de galvaniser les électeurs de la région du Sud-Ouest, c’est le Premier ministre en personne, Joseph Dion Ngute, qui descend dans l’arène le même jour.
Si, pour Cameroon Tribune, les garanties d’élections libres et transparentes sont d’ores et déjà acquises, l’autre inconnue qui sème «la terreur» au sein du régime, constate Émergence, c’est le taux de participation, des partis de premier plan ayant appelé au boycott. Cette abstention, signale The Guardian Post, vient de conduire à l’arrestation de quatre activistes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ils ont été, explique Le Jour, inculpés le 4 février 2020 pour «réunion et manifestation non autorisée, attroupement en fraude électorale et rébellion» par le parquet près le tribunal de première de Bagangté (Ouest).
FCEB/te/APA