Les atteintes aux libertés publiques, reprochées au gouvernement, sont en vedette dans les journaux camerounais parus vendredi.
Voici que le Sénat américain, à travers une résolution, vient de sommer le président Paul Biya de libérer le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), Maurice Kamto, affiche Le Messager sur quatre colonnes à la une, précisant qu’en réalité, Washington demande à Yaoundé de cesser d’embastiller ses adversaires politiques.
Et de rappeler que c’est depuis mai dernier que le pays de l’oncle Sam est vent debout contre le pouvoir Biya, qui pour toute réponse n’a consenti à élargir que quelques détenus, gardant derrière les barreaux plusieurs leaders de l’opposition.
La pression du Congrès américain peut permettre beaucoup d’avancées, aussi bien dans la crise sécessionniste anglophone que dans la détention de M. Kamto et de plusieurs autres prisonniers politiques, ose espérer Émergence.
À propos de la récente mutinerie de séparatistes anglophones dans la prison de la capitale, Yaoundé, Baromètre Communautaire constate que le procès du système judiciaire qui a débuté, lui qui est réputé pour ses lenteurs et tracasseries.
Il faudrait avoir le courage de mettre les noms sur les fléaux qui caractérisent ce domaine, renchérit Émergence qui pointe pêle-mêle la corruption des magistrats et la politisation du système judiciaire.
Pendant ce temps, on dirait bien que le gouvernement a mal à sa sécurité et à son renseignement, si l’on s’en tient à l’«alerte rouge», ainsi que la qualifie Mutations, du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, qui la veille a tenu une réunion de sécurité après les remous à la prison de Yaoundé-Kondengui, s’interrogeant notamment sur la capacité des services dédiés à anticiper sur d’éventuels périls.
La vigilance accrue a ainsi été prescrite aux responsables de la préfectorale, prolonge le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, concernant surtout les «velléités de revendication de certains partis politiques», un terme désignant généralement l’opposition.
Les hommes du commandement territorial, ajoute InfoMatin, citant M. Atanga Nji, doivent veiller au bon usage de la démocratie et des libertés dans leurs unités respectives, mais aussi encadrer l’activité des partis politiques.
C’est donc d’une tentative une reprise en main qu’il s’agit, conclut Mutations, le gouvernement semblant plus que jamais déterminé à actionner tous les leviers nécessaires pour un renseignement préventif plus efficace, à même d’enrayer toute initiative de trouble à l’ordre public particulièrement à Yaoundé, le siège des institutions du Cameroun.
FCEB/cat/APA