Le basketteur camerounais Pascal Siakam vient, successivement, de remporter le célèbre championnat américain de basket-ball (NBA) avec les Raptors de Toronto, et le titre de joueur ayant le plus progressé dans la saison, alors qu’il reste très peu connu dans son pays natal.
«Vous avez fait honneur au Cameroun, votre patrie. Vous êtes apparue comme l’un des emblèmes de l’excellence sportive camerounaise sur la scène internationale» ; «Je salue la performance de notre jeune compatriote Pascal Siakam, champion de la NBA. Il symbolise cette jeunesse dont tous nos compatriotes sont fiers. Une jeunesse camerounaise qui participe au rayonnement de son pays», ont tour à tour écrit le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi et le président de la République, Paul Biya.
C’est depuis quelques mois seulement que les Camerounais s’intéressent aux performances de leur compatriote au pays de l’oncle Sam, dans une discipline qui ne fait pourtant pas courir les foules localement, traînant parfois jusque tard devant la télévision pour admirer les feintes et les lancers spectaculaires de l’ailier fort aujourd’hui âgé de 25 ans.
C’est que Pascal Siakam, contrairement à ses aînés Joël Embiid, pivot des Philadelphia 76ers et l’ailier Luc Richard Mbah a Moute, actuellement blessé et en fin de contrat avec les Los Angeles Clippers, sort quasiment de nulle part dans l’esprit de ses compatriotes.
Né le 2 avril 1994 dans la métropole économique, Douala, c’est en 2011, alors qu’il participe à un camp de basket organisé par Luc Mbah a Moute, justement, il tape à l’œil des encadreurs et est invité, l’année suivante, au tournoi «Basketball sans frontières» d’Afrique du Sud, un pays où vit son aînée Vanessa.
C’est ici que son destin bascule : des recruteurs de l’école préparatoire de God’s Academy de Lewisville (Texas) l’inscrivent aussitôt dans leurs tablettes et, avec le soutien de la famille, y compris de ce papa qu’il l’inscrivit d’autorité au séminaire à 11 ans pour devenir prêtre.
Deux ans plus tard, le jeune premier dépose ses valises chez les Aggies A&M du Texas mais doit aussitôt replier au bercail pour enterrer son géniteur, décédé des suites d’un accident de la route. Les obsèques terminées, Pascal Siakam annonce aux siens son intention de ne plus rentrer aux États-Unis. Il faudra toute la diplomatie de sa maman pour le faire changer d’avis.
«Je jouerai pour mon père maintenant. Je jouerai pour son rêve d’avoir un fils en NBA. Je voulais le rendre fier en lui offrant ce cadeau», a-t-il récemment déclaré dans un média américain. Après trois ans dans le championnat nord-américain de basket-ball, le plus relevé au monde, le champion déclare avoir encore faim de progression pour devenir toujours plus performant.
FCEB/te/APA