L’opposition camerounaise, sous les auspices du Mouvement de la renaissance du Cameroun (MRC), a annulé les manifestations prévues ce samedi à travers le pays pour dénoncer « le hold-up électoral » consécutif à la présidentielle du 07 octobre 2018 remportée par Paul Biya, le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir ».
«Les marches prévues le 2 et le 9 février 2019 sont annulées et reportées à une date ultérieure. Le MRC appelle toutefois les militants à rester mobilisés pour des nouvelles instructions», a annoncé Mamadou Mota, 1er vice-président du MRC dans son communiqué dont APA a pu obtenir une copie samedi, sans préciser les raisons de cette volte-face.
Cependant, sur les réseaux sociaux, le bureau du mouvement des jeunes de ce parti, revient avec plus de détails sur ce changement.
« En raison de certaines informations qui nous sont parvenues à la dernière minute, pour la sécurité de nos compatriotes détenus et du fait que l’administration aurait en projet avec l’aide de certaines personnes de dissoudre notre parti républicain le MRC, les marches prévues ces 2 et 9 février sont suspendues jusqu’à nouvel ordre. Restez serein. Ne lâchez rien », indiquent les jeunes du MRC.
Cette annulation intervient une semaine après les manifestations organisées à l’initiative de cette formation politique samedi dernier à travers le pays et à l’étranger, avec notamment, la mise à sac des ambassades du Cameroun en France et en Allemagne par des partisans de ce parti politique.
Des manifestations préalablement interdites par les autorités, ce qui a déclenché un vaste mouvement d’interpellations des militants et des dirigeants du MRC dont son président national Maurice Kamto.
Ce dernier qui s’était autoproclamé « président élu » lors de la présidentielle du 07 octobre 2018 a officiellement obtenu 14% de suffrages, se classant deuxième loin derrière le président sortant Paul Biya crédité de 71,28% de suffrages par le Conseil constitutionnel.
A l’initiative du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et malgré l’interdiction des autorités administratives, « une marche blanche » était prévue sur l’ensemble du territoire national ce samedi 02 février 2019 pour dire « Non au hold-up électoral, Non au hold-up de la paix dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, Non au hold-up des fonds publics sous couvert de l’organisation de la CAN 2019 ».
MBOG/te/APA