La mise à disposition du don du président Paul Biya, d’une valeur de 2 milliards FCfa dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, fait chorus dans les journaux camerounais parus mercredi.
Reportage photo à l’appui, Sans Détour a couvert, la veille à l’Hôtel de ville de Yaoundé, la capitale, la cérémonie de dispatching des lots constitués de 50.000 cartons de savon de ménage équivalents à 4 millions de morceaux de savon, 1,5 million de masques de protection pour les citoyens, 50.000 masques chirurgicaux destinés au personnel médical, 75.000 seaux de ménage, 40.000 bidons lave-mains, d’une capacité de 30 litres chacun.
Les régions sont donc servies, applaudit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. «Le don spécial du chef de l’État convoyé», précisent L’Indépendant et The Sun. De gros porteurs sont en route pour acheminer cette aide vers les 360 communes du pays, saluent InfoMatin et Le Soir. 110 camions remplis en direction du Cameroun profond, s’égaye Le Pélican. Le don présidentiel quitte Yaoundé, alerte L’Action, bihebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).
Pour Le Quotidien, c’est «du jamais vu» sous le ciel camerounais. Paul Biya est un homme de cœur, souligne Génération Libre. C’est «le Messie du peuple camerounais», estime L’Épervier. Les pouvoirs publics s’attèlent à faire parvenir les kits présidentiels à leurs destinataires, renchérissent NewsWatch et The Guardian Post.
Et, pendant que la propagande gouvernementale bat son plein sur le sujet, Le Messager, lui, n’oublie pas que le même régime, parallèlement, s’active à saborder une autre initiative en faveur des populations : le projet Survie-Cameroun, lancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), comme si le pouvoir Biya avait le monopole de l’altruisme. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, exige la fermeture des comptes de monnaie électronique ouverts aux fins de collecter des fonds, étaye Expression Économique.
Pendant ce temps, soupire Repères, la prise en charge mais aussi les inhumations, réputées gratuites, nourrissent aujourd’hui trafics et rackets, la pandémie de Covid-19 étant devenue une aubaine pour certains. Et de citer la vente de la chloroquine falsifiée, le marchandage des places dans les cimetières par des mairies, ou encore la facturation illégale de certains examens dans des hôpitaux.
FCEB/te/APA