De la politique à l’économie en passant par la crise sécessionniste anglophone, les journaux camerounais parus lundi égrènent essentiellement des sujets à controverse.
Ouvrant les hostilités, La Voix du Centre évoque, en matière de droits de l’homme, ce qu’il qualifie de fuite en avant du gouvernement : accusé de moult violations de droits humains, le régime a tenté, à travers une pirouette, de faire voter une loi réformant la Commission nationale y dédiée (Cndhl) avant d’être confronté à un tir de barrage de l’opposition et des organisations non gouvernementales.
C’est sans doute pour gommer cette image négative que ce pouvoir a, en fin de semaine dernière et ainsi que le signalent Le Jour, Mutations, L’Essentiel ou encore Repères, décidé de la libération de 39 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), détenus depuis fin janvier dernier pour organisation de manifestations jugées illégales.
Et Le Messager de relever le paradoxe du tribunal militaire de Yaoundé, la capitale, qui tout en libérant certains civils continue de se déclarer compétent à en juger d’autres, figurant dans le même dossier.
Et parmi les 103 concernés se trouve le leader de la formation, Maurice Kamto, maintenu en prison et dont le procès, estime Repères, réserve sans doute des rebondissements, tant le prévenu a toujours remis en doute la compétence de la juridiction chargée de le juger.
La colère transparaît également quelques colonnes plus loin, à propos du groupe parlementaire du Front social démocratique (Sdf, opposition) qui vient d’adresser une sévère mise en garde au pouvoir : pas d’élections législatives ou municipales, ainsi que cela s’annonce, avant le retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
La perspective de ces scrutins n’empêche pourtant pas, constate Défis Actuels, l’opposition d’occuper de plus en plus le terrain, plus que jamais déterminée à confirmer sa montée en puissance face à un Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) fébrile.
Cette occupation du terrain pour être facilitée, prolonge indirectement The Sun, avec le semblant de décrispation dans les zones anglophones sous conflit séparatiste, où des élites viennent d’engager une vaste campagne pour la reprise de l’école, qui n’existe plus que de nom depuis le début de la guerre séparatiste en octobre 2016.
Réunis la semaine dernière au sein d’une nouvelle plateforme dénommée Peace Crusaders, des leaders jeunes, femmes et religieux ont entreprise, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, d’apporter leur contribution concrète au retour à la stabilité.
Dans la ville de Kumba (Sud-Ouest), rapporte L’Anecdote, le ras le bol se généralise contre l’instabilité et l’insécurité, les moto-taximen n’hésitant plus à défier les milices sécessionnistes à travers des manifestations de réprobation contre la terreur.
C’est du même trihebdomadaire que transpirent les premières conclusions de l’enquête sur le grave incendie survenu en fin mai dernier à la Société nationale de raffinage (Sonara), et dans lequel il apparaît un préjudice de l’ordre de 287 milliards FCfa.
Ledit rapport, ajoute Mutations, comporte des éléments de nature à traduire un déficit de célérité de la part de quelques responsables de l’entreprise, une insuffisance relative au traitement des engagements financiers vis-à-vis des partenaires extérieurs tels que les compagnies d’assurances.
FCEB/cat/APA