Les journaux camerounais parus vendredi révèlent, dans un bel ensemble, le contenu du projet de loi du gouvernement appelé à ramener la paix dans les régions sécessionnistes anglophones, en proie à un conflit sécessionniste et qui sera examiné dès le même jour par le Parlement siégeant en session extraordinaire.
La crise sécessionniste, dans les régions anglophones, sera au cœur de la session extraordinaire du Parlement qui s’ouvre ce jour, annonce InfoMatin. «Convoquée à l’initiative du président Paul Biya, elle devra examiner le +projet de loi portant Code de la décentralisation+, inspiré en grande partie par le Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé.»
Le «suspense» est de rigueur chez le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui fait état de supputations allant bon train au sein de l’opinion entre l’accélération de la décentralisation, statut spécial pour les régions anglophones, voire révision de la Constitution. Ce qui va changer, rétorque L’Indépendant, c’est justement les deux premiers points cités.
Ce que le président Paul Biya s’apprête également à supprimer, prolongent L’œil du Sahel et The Guardian Post, c’est le poste de délégué du gouvernement, ces super-maires nommés par décret du président de la République, trônant à la tête des grandes agglomérations au-dessus des maires d’arrondissement élus.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest reviennent aussi, applaudissent NewsWatch, The Guardian Post et The Horizon, à leurs systèmes éducatif et judiciaire d’inspiration anglaise, avec en prime la réinstauration de l’Assemblée générale des chefs traditionnels longtemps phagocyté par le régime de Yaoundé.
«Code de la décentralisation : Paul Biya donne tout aux anglophones», renchérissent en chœur Génération Libre, La Météo, Le Soir et Réalités Plus, reprenant à leur compte les affirmations de The Guardian Post selon lesquelles les régions anglophones se verront attribuer, tout au moins pour l’exercice budgétaire à venir, des moyens financiers plus importants que les huit autres régions francophones.
Sous le titre «Région à statut spécial : 20 questions-réponses», Mutations, pour sa part, a fait le choix de revisiter les implications juridiques, politiques et sociétales de ce concept. «Les régions à statut spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maîtriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central», explique un spécialiste dans les colonnes de ce quotidien à capitaux privés.
FCEB/cat/APA