Les journaux camerounais parus vendredi, au lendemain de la fête chrétienne de l’Assomption, restent préoccupés par la panne géante d’électricité qui plonge dans le noir une grande partie de Yaoundé, la capitale du Cameroun.
Déjà plus d’une semaine que la métropole politique est dans le noir, constate le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, qui a suivi avec une oreille attentive le point de presse donné mercredi par le ministre de l’Eau et de l’Énergie et son collègue de la Communication, Gaston Eloundou Essomba et René Emmanuel Sadi respectivement.
En résumé, le gouvernement met la pression sur l’opérateur Eneo, afin de réparer au plus vite un transformateur essentiel pour la fourniture de l’énergie dans la ville, ayant brûlé depuis le 7 août. Et le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune de détailler «les mesures d’urgence» : acquisition de nouveaux équipements pour le poste endommagé, alimentation en priorité des zones dites sensibles, mise sur pied d’un programme ponctuel de rationnement.
Pour Le Quotidien, le gouvernement s’emploie ainsi à rassurer les populations quant à un retour rapide à la normale. En attendant, pointe Le Quotidien de l’Économie, c’est le système de rotation qui a été choisi pour ne pas priver totalement les différents quartiers d’électricité.
Ce rationnement, explique Mutations sous le titre «Le sévice public», est appliqué pour privilégier les services sensibles et réduire, autant que possible, l’impact de cette panne géante sur les populations. Et de décrire ainsi la situation : «L’essentiel des administrations est plongé dans le noir, le pays est touché au cœur, et le gouvernement fait des pieds et des mains pour résoudre au plus vite cette situation ponctuelle qui expose une gestion approximative du secteur de l’électricité.»
«La rue gronde, le gouvernement balbutie», tranche Le Messager, guère convaincu des explications données par les deux membres du gouvernement sus-évoqués et, surtout, prévoyant une note salée des délestages.
À la vérité, soupire Essingan, les pouvoirs publics, incapables de fournir de l’énergie en abondance aux citoyens depuis des lustres, se défaussent sur l’incendie d’un poste de transformation pour ne pas avoir à rendre compte de leur incurie.
Et voici un son de cloche discordant, qu’apporte L’Épervier à travers une communication d’Eneo, qui prévoit 3 à 6 mois pour réparer les énormes dégâts subis par le transformateur du quartier Melen : en prévoyant un délai aussi long, ramant ainsi à contre-courant des prévisions gouvernementales, l’opérateur joue le jeu de ceux qui veulent déstabiliser le régime.
Sornettes ! réplique InfoMatin avec ce titre sur fond noir : «Yaoundé dans le noir : Fouda, Mbemi et Eloundou doivent démissionner». Pendant que Yaoundé broie du noir, le président du conseil d’administration d’Eneo, Séraphin Magloire Fouda, est porté disparu, le directeur général de la Société nationale de transport d’électricité (Sonatrel), Victor Mbemi Nyankga étale son incompétence alors que le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, tente d’atténuer la gravité de la situation à coup d’entourloupes.
FCEB/cat/APA