Le ministre camerounais en charge de la Santé publique (Minsante), Manaouda Malachie, a annoncé mercredi à APA la tenue des «états généraux de la santé» du pays «au cours de cette année».
Il a expliqué que ces assises viseront à «inverser la tendance de façon durable» à travers l’«Agenda de transformation du système de santé camerounais». Ce nouveau concept, dit-il, consiste à agir en profondeur sur les déterminants de la mauvaise performance afin de résoudre les problèmes de l’heure et, de façon pérenne, préparer un environnement qui adressera les problèmes du futur de façon efficace, dans une approche globale incluant l’ensemble des professionnels, des institutions et des organisations œuvrant dans le secteur ainsi que les communautés.
«Notre système de santé doit faire face aux défis actuels et préparer le système de santé de demain. Cette transformation vise l’amélioration de la qualité de l’accueil et des soins dans les formations sanitaires, la pertinence dans la production et l’amélioration de la gestion des ressources humaines pour la santé, le système d’information sanitaire, les produits médicaux, le financement de la santé, le leadership et la gouvernance. En somme, le patient doit être plus que jamais au centre des réflexions et des évolutions à venir.»
Invité à dire combien coûtera cette stratégie d’ensemble, et qui va la payer, le Minsante explique que le financement de la demande devra être régi par la couverture sanitaire universelle (CSU) pour couvrir les services préventifs, curatifs, promotionnels et de réadaptation retenue dans le panier de soins.
Dans le même temps, le gouvernement escompte l’amélioration des financements du secteur, notamment à travers l’identification des différentes poches destinées à la santé dans les différentes administrations et organisations intervenant dans le secteur. Pour lui, la stratégie sectorielle de santé 2016-2027 oriente prioritairement les efforts des pouvoirs publics vers la CSU.
S’agissant spécifiquement de cette dernière, dont l’avènement a été vanté ces dernières années, le ministre, citant un passage du livre-programme «Pour le libéralisme communautaire» du président Paul Biya, rappelle que la santé des populations est une condition sine qua none, pour l’atteinte des objectifs de développement du Cameroun.
Pour Manaouda Malachie, le problème central du système de santé au Cameroun réside dans sa faible capacité à contribuer au développement d’un capital humain sain et productif, un diagnostic issu du rapport 2019 de la revue des politiques de développement 2010-2018 et qui relève, au plan stratégique, de l’organisation du système de santé dans son entièreté, une nécessité de transformation perçue, tant par les professionnels de santé que par les populations bénéficiaires.
FCEB/cgd/APA