Le sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), qui s’ouvre ce vendredi à Yaoundé, la capitale du pays, est en vitrine dans les journaux camerounais parus aujourd’hui.
Après une période trouble de 3 ans, marquée par des chocs économiques provoqués par la baisse des cours du pétrole, les pays de la Cemac redécollent, écrit Le Quotidien en guise de mise en bouche, regrettant néanmoins un produit intérieur brut (PIB) flageolant à l’échelle mondiale.
Les fondamentaux macroéconomiques sous-régionaux sont robustes, rétorque, dans les colonnes de Le Jour, Jeannot Christophe Gouga III, le porte-parole des cadres de la Commission de la Cemac. Place aux travaux, donc, lance Cameroon Tribune, rappelant qu’un huis clos est prévu dans l’agenda des dirigeants. La Cemac est face à elle-même et face à ses démons, soupire Mutations : il s’agit, dans la capitale camerounaise, de dresser un premier bilan des résolutions de 2016 et tenter de redresser la barre économique et sécuritaire, entre autres.
«Cemac : du cœur à l’ouvrage», titre Intégration, qualifiant le sommet de Yaoundé de capital pour la survie d’une sous-région qui, plutôt de s’employer à sortir de l’ornière, se manifeste ces derniers mois par des intrigues à travers des publications médiatiques à charge contre certains patrons d’institutions sous-régionales.
«L’avenir du franc CFA se joue à Yaoundé», titre Le Messager. Le seul fait que le sommet revêt un caractère extraordinaire suffit, à lui seul, pour en situer la gravité des enjeux, lance Le Soir. Ils sont sous pression, les leaders de la sous-région, renchérit Baromètre Communautaire qui décline ainsi l’agenda du conclave : les évolutions futures du franc CFA, notamment le Compte d’opérations des pays membres auprès de la Banque de France ; la parité entre le franc CFA et l’euro dans un logique de souveraineté des États.
«Objet de beaucoup d’espoirs, le rendez-vous de Yaoundé est prioritairement économique, résume Mutations. Ainsi, si l’on se fie à divers signaux, la question de l’avenir du franc CFA devrait être abordée. Économistes et chefs d’État de la zone franc divergent en effet quant à l’opportunité ou non de se détacher de cette monnaie héritée de la colonisation. De nombreux experts estiment qu’elle constitue un frein au développement. En face, on avance l’argument de la stabilité qu’offre cette monnaie face aux spéculations.»
C’est dans ce contexte, indique l’hebdomadaire, que le patronat d’Afrique centrale appelle à l’instauration d’une monnaie unique étendue à l’Angola, au Burundi, à la République démocratique du Congo, au Rwanda et à Sao Tomé et Principe. Mais, s’empresse-t-il d’ajouter, malgré la pression populaire, les leaders d’Afrique centrale ne semblent pas prêts à briser les chaînes de la servitude monétaire avec laquelle la France maintient leurs pays.
FCEB/cat/APA