En pleine psychose du coronavirus, les journaux camerounais parus mardi s’attèlent à recenser les bouleversements sociaux et les failles du système local de riposte contre la pandémie.
«Lutte contre le coronavirus : le Cameroun sans ‘’Plan Marshall’’». Le quotidien à capitaux privés Le Messager, à travers cette manchette, constate qu’alors que tous les pays touchés mettent les bouchées doubles pour stopper la pandémie, Yaoundé se refuse à aller au-delà des 13 premières mesures qui au fil des événements vont bientôt se révéler inefficaces.
En matière de prise en charge, l’addition s’avère déjà salée pour l’État, alerte Mutations sous le titre «Coronavirus : saigneur du Trésor public» : alors que l’on dénombre de plus en plus de cas au Cameroun, les soins administrés à un seul patient s’élèvent déjà en moyenne à environ 4,2 millions FCfa.
Mais que leur avons-nous donc fait pour mériter ça ? A travers cette interrogation, Le Jour pointe pour sa part un doigt accusateur sur la diaspora dont plusieurs membres, rentrés récemment au pays en pleine crise du coronavirus et parfois malades, se sont infiltrés à travers les mailles du filet sanitaire pour aller répandre, au sein des populations, les germes impitoyables de la contagion.
Pendant ce temps, où sont les milliardaires camerounais ? se demande perfidement The Guardian Post. En effet, explique le quotidien de langue anglaise, connus pour leur générosité financière et matérielle dans le soutien aux activités politiques et socioculturelles, les riches du pays détournent les yeux alors que le coronavirus s’empare du Cameroun.
Dans la métropole économique, Douala, rapporte La Nouvelle Expression, ce sont les responsables des hôtels réquisitionnés par les autorités pour le confinement des voyageurs en provenance d’Occident, qui sont aux abois face à l’ampleur des factures impayées qui s’accumulent, et ce alors que les premiers pensionnaires soumis à la quarantaine doivent regagner leurs familles.
Dans les localités d’Abang-Minko’o et Kye-Ossi (Sud), à la fameuse zone des trois frontières avec le Gabon et la Guinée Équatoriale, où le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune a dépêché des reporters, c’est déjà la sinistrose dans les échanges sous-régionaux, les opérateurs économiques accusant le choc d’une situation qui risque de durer.
Ceux qui semblent tirer leur épingle du jeu, note Mutations, ce sont les vendeurs de gingembre et de citron plus que jamais atteints par le virus de l’inflation : alors que des rumeurs présentent ces produits comme des remèdes miracles contre le Covid-19, ces commerçants ont procédé à une hausse drastique des prix sur le marché.
FCEB/te/APA