Le Cameroun recule de 3 points en matière de liberté de la presse, selon le classement 2020 de Reporters sans frontières (RSF) parvenu mardi à APA.
Il part ainsi de la 131ème place de 2019 à la 134ème, poursuivant «sa longue marche arrière en matière de liberté de la presse», dans un environnement marqué par un pluralisme de façade.
Selon RSF en effet, le nombre pléthorique d’organes de presse, souvent mis en avant par les autorités locales, ne suffit pas à assurer un environnement favorable aux médias. Présenté comme champion africain des coupures internet en 2017, le pays a de nouveau, note le rapport, connu des perturbations de son réseau à la suite de la réélection du président, Paul Biya pour un 7ème mandat, en octobre 2018.
Ledit scrutin aura été entaché de nombreuses exactions commises à l’encontre des journalistes et des médias à travers des menaces, agressions, intimidations et arrestations qui se sont multipliées en marge de l’élection et lors de la contestation des résultats qui a suivi.
Dans le même ordre d’idées, le rapport d’enquête de RSF note la poursuite des détentions arbitraires de journalistes et des poursuites, notamment devant des tribunaux militaires ou des juridictions spéciales, conséquence de la loi antiterroriste entrée en vigueur en 2014.
Et de souligner le poids des représailles, à travers deux exemples de répression, pouvant s’abattre sur des journalistes qui font de l’indépendance et de la résistance aux ingérences du pouvoir une ligne de conduite professionnelle. «La permanence des menaces sur l’exercice du journalisme, notamment pour traiter les sujets les plus sensibles comme la crise anglophone et la lutte contre le terrorisme, fait régner une atmosphère de crainte et d’autocensure», ajoute le rapport.
FCEB/te/APA