Le ministre camerounais de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji a demandé, à travers une note circulaire adressée aux gouverneurs de région, préfets et sous-préfets, de « diligenter les procédures disciplinaires et/ou pénales » à l’encontre des responsables impliqués dans l’exploitation forestière illégale et le braconnage.
Paul Atanga Nji, se fondant sur une alerte du ministre des Forêts et de la Faune (Minfof), a évoqué des « collusions » et « indélicatesses multiformes, impliquant de nombreux chefs traditionnels, des élites, voire des autorités administratives » dans lesdites activités illicites.
Face à l’ampleur du phénomène, M. Atanga Nji a demandé aux responsables de bien vouloir veiller, chacun dans son unité de commandement, à la stricte application du régime des forêts et de la faune du pays.
Selon les résultats d’une étude publiés en mai 2016 par l’ONG Forêts et développement rural (Foder), le secteur des forêts et de la faune est l’un des plus touchés par la corruption au Cameroun. L’intensité de la corruption a été estimée à 7,27/10 en 2010, 6,44/10 en 2013, 5,13/10 en 2014 et 5,78/10 en 2015.
Cette enquête, intitulée « Échec des initiatives anti-corruption ou relâchement du Minfof en matière de lutte contre la corruption ? », présente un taux de corruption très élevé chez les magistrats, les élus locaux (députés et sénateurs), les autorités administratives, les communautés locales autochtones, le secteur privé ou encore la société civile.
Les bonnes pratiques issues des initiatives anticorruption n’ont pas systématiquement fait l’objet d’une institutionnalisation, observait alors l’ONG Forêts et développement rural. En outre, a regretté le Foder, les autres points positifs obtenus dans le cadre de la lutte contre ce fléau n’ont pas été consacrés ou appropriés par le truchement d’actes juridiques. Cela a conduit à une baisse notable de confiance dans les instances du ministère des Forêts et de la Faune.
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