La célébration, la veille des 37 ans du régime Biya, est revenue en force dans les journaux camerounais parus jeudi.
Ouvrant le bal, Mutations constate que 37 ans après son accession à la magistrature suprême, Paul Biya doit réformer ou s’égarer, relever le défi du ré enchantement dans un contexte politique, social et économique particulièrement difficile pour le Cameroun et son peuple : le régime n’a pas d’autre choix que d’opérer des changements pour remonter sa cote de sympathie sérieusement entamée.
Outre les mutations visant à décrisper dans les régions anglophones, un toilettage du code électoral est attendu, mais aussi une clarification de loi portant régime des réunions et manifestations publiques.
La première année du nouveau septennat du président de la République n’a pas été un long fleuve tranquille, reconnaît Défis Actuels, entre un contentieux électoral très mouvementé, la crise postélectorale qui s’en est suivie et la permanente sécessionniste crise anglophone, le chef de l’État a encore subi les foudres de la communauté internationale qui lui reproche, entre autres, de violer les droits de l’homme.
Sur le dernier aspect du problème, et selon l’hebdomadaire satirique Le Popili, après plusieurs rappels à l’ordre quant aux exactions attribuées aux forces de défense et de sécurité dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les ONG, à la tête desquelles se trouvent Human Rigths Wacth, appellent désormais «à punir Biya» en prenant des sanctions exemplaires contre son système.
Les premiers effets de ces mesures de rétorsion, répond en écho Le Financier d’Afrique, c’est la récente suspension, par le gouvernement Trump, du Cameroun de la Loi américaine sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique (Agoa).
N’empêche, tacle le quotidien à capitaux publics Cameroun Tribune qui consacre pas moins de 6 pages à l’événement que, mercredi, les Camerounais de tous bords ont une fois de plus renouvelé leur attachement aux idéaux défendus par le chef de l’État. «37 bougies du Renouveau : le RDPC réitère sa flamme à Paul Biya», titre L’Action, l’hebdomadaire du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, dont le chef de l’État est également le leader.
S’il y a une seulement chose que Le Messager reconnaît à cette formation, c’est «l’art de la parade», lui dont les dignitaires, insensibles aux drames sociopolitiques qui s’abattent sur leur pays, se sont produits à travers le pays dans un spectacle à la fois indécent et désolant. «Mais pourquoi le Cameroun ne se développe pas ?» ose, dans les colonnes du même journal, l’ex-conseiller aux affaires économiques du chef de l’État, Christian Penda Ekoka, fraîchement sorti de prison et qui depuis peu à basculé dans l’opposition.
«Comme un bon vin qui se bonifie à chacun des souffles du moment, l’expérience à la fonction et la maturation de l’âge, en Afrique, sont comparables à la fable du sage qui indique le chemin mais dont tout le monde ne regarde que le bout du doigt», rétorque L’Anecdote. Déjà, prolonge The Guardian Post, dans ce Nord-Ouest à feu et à sang, traumatisé par les assauts séparatistes, un dignitaire du pouvoir et fils du terroir, Fuh Calistus, n’a pas eu peur d’appeler les populations à se mobiliser derrière Paul Biya pour relever les nombreux défis qui interpellent la nation.
Dans l’extrême-Sud aussi, ajoute InfoMatin, les élites ont exalté le respect de la différence dans la localité de Ma’an, où les populations sont appelées à garder intact et dans la démocratie, ce fief présidentiel.
FCEB/cat/APA