La France a réitéré son appel aux autorités camerounaises à lancer un dialogue politique inclusif, à mettre en œuvre des mesures de détente et à approfondir la décentralisation afin de décrisper la situation en zone anglophone, plongée dans une guerre sécessionniste.
Dans une déclaration de son ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’Hexagone affirme poursuivre ses efforts bilatéraux, en concertation avec ses principaux partenaires, afin de convaincre le gouvernement camerounais de prendre des initiatives en vue d’un règlement politique durable de la crise.
«La France suit avec une grande attention la situation au Cameroun. Elle le fait car le Cameroun est un pays ami, important pour la stabilité de l’Afrique centrale et où se trouvent plus de 6.500 ressortissants français. La situation dans les régions anglophones du Cameroun continue à se dégrader. La France est très préoccupée par cette évolution», peut-on lire dans ledit communiqué, qualifiant les pertes humaines de «lourdes» alors que «la situation humanitaire est critique» (35.000 réfugiés au Nigeria et 530.000 déplacés internes), avec une activité économique s’effondre dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Pour Paris, la réponse à la crise anglophone «n’est pas d’ordre militaire ou sécuritaire, mais bien politique». La France dit par ailleurs suivre, avec attention, la situation de l’ancien candidat à la présidentielle Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), arrêté le 28 janvier dernier avec près de 200 de ses partisans.
La France se dit très préoccupée par son inculpation, mi-février dernier, pour des faits de rébellion, insurrection et hostilité contre la patrie : l’opposition camerounaise, dont Maurice Kamto est l’une des figures importantes, doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect de la loi. Il est en outre inquiétant, ajoute la déclaration, que plusieurs centaines de ses sympathisants aient été arrêtés, à l’occasion de marches de soutien dans plusieurs villes du Cameroun.
Cette sortie du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères intervient au moment où le nouvel ambassadeur de France au Cameroun, Christophe Guilhou, affiche, sur les réseaux sociaux, sa détermination à renforcer les relations entre les deux pays.
FCEB/te/APA