La réapparition publique, la veille du président Paul Biya, recevant en audience l’ambassadeur de France, Christophe Guilhou, fait les choux gras des journaux camerounais parus vendredi.
«Où est passé Paul Biya ? Le voici !», «Il est ressuscité», «Voici donc Paul Biya à Etoudi», «Palais de l’unité : un fantôme ?», «Paul Biya : power of silence !», «Vacance au sommet de l’État : Biya, l’envie soudaine de gouverner», «Présidence de la République du Cameroun : pas de vacance de poste», «Le très absent Biya refait surface, et reçoit l’ambassadeur de France», «Paul Biya, présent», «Etoudi : Paul Biya réapparaît», titrent respectivement Réalités Plus, Mutations, InfoMatin, La Météo, Municipal Updates, Le Messager, Le Quotidien, The Guardian Post, Essingan et Émergence.
Reçu jeudi par le chef de l’État, le patron de la mission diplomatique française, explique sobrement le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, a annoncé que les deux pays entendent continuer à mutualiser leurs efforts afin de venir à bout de la pandémie du coronavirus. Contrairement à l’agitation de certains leaders de l’opposition, l’indisponibilité espérée de Paul Biya à gouverner devra attendre, rigole Le Quotidien. Il s’agit d’une apparition sereine du président de la République, «qui coupe court à l’agitation de certains», prolonge Essingan.
Au premier rang de ceux qui se voyaient déjà le remplacer, Repères cite le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto qui a saisi le président de l’Assemblée nationale afin d’enclencher la procédure de vacance de la présidence de la République, légitimant sa démarche par «la situation inédite dans laquelle se trouve notre pays, caractérisée par l’absence prolongée et inexpliquée du chef de l’État en fonction. Mais «Paul Biya l’a désillusionné en recevant, jeudi 16 avril, l’ambassadeur de France au Cameroun.»
Après plus d’un mois d’absence de la scène, et alors que les rumeurs et spéculations les plus folles couraient sur son compte, Paul Biya a refait surface dans un cadre où personne ne l’attendait, note The Guardian Post. «Poussé dans ses derniers retranchements, mis sous la pression d’une constatation de la vacance à la magistrature suprême, Paul Biya apparaît tel un fantôme à Etoudi», toussote Le Messager.
«Biya court-circuite une fausse rumeur», titre La Nouvelle Expression : sa réapparition est venue rassurer nombre de Camerounais qui commençaient à accorder du crédit aux informations sur son décès. Donné pour mort il y a peu, confirme La Météo, il est apparu pétillant de vivacité et d’élégance. Cela faisait 37 jours, a compté Mutations, depuis sa dernière apparition publique, que le chef de l’État, parce que invisible nulle part, était donné pour mort.
FCEB/te/APA