Le «rassemblement des populations et forces vives de l’Ouest pour le respect des institutions de la République, l’appel à la paix, au vivre-ensemble et à la cohésion nationale», tenu par le pouvoir, samedi dans le chef-lieu de la région, Bafoussam, est en haut de l’affiche des journaux camerounais parus lundi.
«Le coup de grâce de l’Ouest à ses démons», «L’Ouest tourne le dos à Kamto», «L’Ouest fustige Kamto et tourne le dos à Nganang et à la Bas», «Après la grande mobilisation de Bafoussam, l’Ouest isole totalement Kamto et Nganang», «Démonstration d’innocence», «Le Rdpc démontre ce qu’est le ‘’pouvoir d’État’’ et organise un rassemblement anti-Bas à Bafoussam», «Rdpc-Ouest : confession de foi», «Appel au respect des institutions : mobilisation générale», «Au meeting Rdpc de Bafoussam, le parti au pouvoir dénonce les manifestants anti-Biya», «La région de l’Ouest vomit Maurice Kamto», «Rassemblement du 20 juillet à Bafoussam : l’Ouest réaffirme son soutien à Paul Biya».
À travers ces titres, Essingan, Le Soir, Sans Détour, InfoMatin, L’Essentiel, The Post, Mutations, Cameroon Tribune, Eden et The Horizon et Le Détective semblent s’être donnés le mot pour constater que la région de l’Ouest, pointée du doigt à travers certaines de ses fils, qu’ils résident au pays ou dans la diaspora, pour leur activisme violent, leur divisionnisme et parfois des appels au génocide de certaines autres communautés sociologiques, tenait à exorciser les démons de la stigmatisation.
Ici et là, les «desseins funestes» du leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition), Maurice Kamto, qualifié de «mauvais perdant de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018», sont dénoncés au même titre que les violences, physiques ou verbales, de la «Brigade anti-sardinards» (Bas) et de l’universitaire Patrice Nganang, depuis l’extérieur, sont condamnés avec la dernière énergie.
L’Ouest dit non à la délinquance politique, résume Défis Actuels : les alliés du président de la République, Paul Biya, ont estimé que la mise en scène faite par la Bas en Suisse est honteuse et anti-républicaine, ont réaffirmé avec force que leur région est «solidement derrière le président Paul Biya qui représente les institutions et la souveraineté internationale du Cameroun.
Les ressortissants de l’Ouest ne veulent pas de l’étiquette de fauteurs de guerre, analyse L’Essentiel, en chœur avec Le Détective qui à travers la déclaration commune de Bafoussam, convient que les fils et filles des «hautes terres» réitèrent leur engagement à œuvrer pour la réussite de la politique dite des Grandes opportunités du président Paul Biya.
Pour Le Jour, il ne s’agissait rien moins que d’une «démonstration de farce». À Bafoussam, c’était du «mauvais cinéma», acquiesce Aurore Plus. En tentant de se dédouaner des soupçons d’intelligence avec l’ennemi, les dignitaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) de l’Ouest encore embouché la thèse de la victimisation, soupire Le Messager.
«Le meeting de Bafoussam a, au moins, eu le mérite de confirmer le niveau d’hypocrisie de certains dignitaires du régime», tacle Aurore Plus, qui se permet de rappeler que les mêmes élites, lors de la campagne pour la présidentielle d’octobre 2018, avaient promis-juré d’accorder 100% des suffrages de cette partie du pays au président sortant, pour finir par lui concéder quelque 36% de voix.
«Quand l’État et le Rdpc se confondent», titre La Voix du Centre : autorités administratives, forces de sécurité, fonctionnaires, médias et logistique publics ont été transformés par le pouvoir en armes de guerre contre une supposée menace à la déstabilisation du régime de Yaoundé.
FCEB/cat/APA