Le limogeage, la veille du duo d’entraîneurs hollandais de la sélection de football, côtoie des sujets économiques guère réjouissants dans les journaux camerounais parus mercredi.
Les visages tantôt radieux, tantôt préoccupés du sélectionneur national Clarence Seedorf et de son adjoint, Patrick Kluivert, barrent la couverture de Le Jour, Mutations et Le Messager, cette dernière publication les déclarant «morts dans la fosse aux Lions».
Après le fiasco de la Coupe d’Afrique des nations (Can) égyptienne, explique-t-elle, le président de la Fédération nationale de la discipline (Fecafoot), sur instructions du ministre des Sports, a finalement décidé de les licencier pour ce que InfoMatin qualifie de «bilan chaotique».
Arrivés au Cameroun avec pour cahier de charges d’atteindre l’étape de la finale de la Can 2019 et de qualifier le pays à la Coupe du monde de football Qatar 2022, ils ont été débarqués pour insuffisance de résultats, renchérissent L’œil du Sahel, Le Soir et le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.
Représenté dans une caricature par l’hebdomadaire satirique Le Popoli, Clarence Seedorf a son baluchon sur l’épaule avec derrière lui un ministre des Sports fou furieux et qui crie : «Je ne te recommanderai même pas à Piment de Bayangam», allusion à un club sans envergure de la région de l’Ouest.
C’était finalement une histoire de mauvaise sauce hollandaise, moque Mutations : à leur départ, les deux Néerlandais laissent un bilan de quatre victoires (face au Malawi, aux Comores, à la Zambie et à la Guinée-Bissau), cinq matches nuls (face au Ghana, aux Comores, au Bénin, au Mali et au Malawi) et trois défaites (face au Maroc, au Nigeria et au Brésil) durant leur séjour à la tête des Lions indomptables.
Clarence Seedorf n’est rien d’autre que l’agneau du sacrifice, dans une discipline nationale minée par les improvisations et l’instabilité permanente, tacle Repères qui souhaite, pour sa part que le nettoyage qui a commencé sur le banc de touche des «Lions indomptables» se poursuive au niveau administratif et même dans les rangs des joueurs.
Mais, pour ce bihebdomadaire, ce qui préoccupe dans l’immédiat, c’est le taux de natalité qui baisse au Cameroun : il est passé de 5.2 en 1998 à 4.9 en 2014, la politique gouvernementale visant désormais à réduire l’impact négatif qu’aurait une grande population sur le taux de croissance.
«Pour ce qui est du système et des infrastructures sanitaires, sa capacité à répondre aux besoins de santé, est loin de permettre d’améliorer la couverture médicale d’une population sans cesse croissante.»
En perspective aussi, Le Quotidien de l’Économie, sous le titre «Conjoncture : jour de vérité pour le Cameroun au Fmi», fait part de l’inquiétude grandissante des autorités à l’occasion de la séance de rattrapage auprès du Fonds monétaire international, avec lequel le pays est sous programme de réformes et qui a été recalé le 26 juin à cause d’une échéance non respectée d’une dette de 540 millions FCfa contractée auprès de l’Espagne.
À propos de la dette, EcoMatin dresse un hit-parade des bailleurs de fonds du Cameroun à la tête desquels pointe la Chine avec un encours d’environ 30% de la dette extérieure pour une enveloppe totale de 7557 milliards FCfa à fin avril 2019, soit 35,2% du produit intérieur brut (Pib).
FCEB/cat/APA