De l’économie à la politique en passant par la sécurité et la gouvernance, c’est une diversité de sujets qui s’affiche en couverture des journaux camerounais parus mardi.
L’augmentation, finalement rapportée par le gouvernement la semaine dernière, des prix des produits brassicoles, revient hanter les colonnes de Le Messager à travers l’entêtement des détaillants à ne pas revenir sur les anciens tarifaires.
Les prix divisent en effet, convient le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, constatant également qu’une bonne majorité de tenanciers de débits de boisson refusent de revenir aux prix habituels en attendant de parvenir à des prix élaborés de manière consensuelle entre le gouvernement, les industriels, les revendeurs et les organisations de défense des consommateurs.
«L’hypothèse est que si le consensus est trouvé sur un nouveau barème, il sera le gage de l’acceptation par tous de celui-ci et de son application dans un climat apaisé. À l’autorité chargée du contrôle des prix de rester éveillée pour traquer les éventuels spéculateurs».
Une autre polémique, sous le titre «Et si le Cameroun refusait la modernité», s’affiche en grande manchette de Mutations à propos de l’automatisation annoncée, depuis 2016, du péage routier dont les nouveaux postes devaient entrer en fonctionnement depuis mi-juin 2018.
Le gouvernement avait, expliqué le journal, engagé ce vaste chantier, portant au départ sur 14 postes sur les 45 existant, afin d’améliorer les conditions de sécurité et de fluidité pour les usages de la route : «Pour justifier ce long retard, des voix signalent que la publication de l’appel d’offres est frappée d’embargo soit à cause des intérêts égoïstes de certaines personnalités qui gèrent les fonds du péage routier, soit parce que le comité chargé du dossier attend que l’un des trois prestataires en lice vienne monnayer.»
Et pendant ce temps, soupire Le Point Hebdo, plus de 1000 milliards FCFA, fruit des prévaricateurs de la fortune publique, sont bloqués dans des banques suisses, l’une de leurs destinations de prédilection.
Mais, se console l’hebdomadaire, la Confédération helvétique et le régime de Yaoundé semble plus que jamais mobilisés afin que les noms des détourneurs et les montants distraits soient dévoilés, une opération qui constituerait une bouffée d’oxygène pour le Trésor public.
Parmi les présumés criminels économiques les plus en vue en ce moment, La Nouvelle Expression affiche, sous son titre principal, la photo du couple Mebe Ngo’o, du nom de cet ex-dignitaire du régime ayant, entre autres occupé les fonctions de ministre de la Défense, et depuis quelques jours derrière les barreaux.
«L’épouse de Mebe Ngo’o à Kondengui», renchérit Le Messager à propos de la prénommée Bernadette, qui après son mari trois jours plus tôt a, elle aussi, été mise sous détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, la capitale du pays, pour des faits de malversations financières.
Il s’agit d’un regroupement familial, moque La Nouvelle Expression alors qu’InfoMatin, qui arbore également la photo d’un couple uni et prospère, signale que les deux garçons issus de leur union sont, eux aussi, entre autres soupçonnés de détournement de fonds publics et devraient, sauf bouleversement de dernière minute, bientôt retrouver leurs parents en prison.
Le deuxième journal cité, sur le front de la politique, signale la condamnation, la veille à un an d’emprisonnement, de 26 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) par le tribunal de première instance de Yaoundé, la capitale.
C’est pour le même dossier que 11 autres personnes, elles aussi interpellées le 26 janvier dernier pour organisation illégale d’une manifestation publique, ont quant à elles été libérées, prolonge Mutations.
«Nous sommes des prisonniers politiques », déclare, dans les colonnes de Le Jour et Le Messager, le leader dudit parti, Maurice Kamto, également incarcéré, dont le dossier reste pendant devant le tribunal militaire et qui, de même que ses camarades d’infortune emprisonnés, trouvent un peu de réconfort à travers les déclarations sur leur sort des États-Unis et de l’Union européenne, dont ils se disent «particulièrement sensibles» à travers une déclaration dite des alliés pour le changement du Cameroun.
Évitant soigneusement ce sujet, Cameroon Tribune préfère se pencher sur la première réunion de sécurité de l’année, tenue la veille à Yaoundé et présidée par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, et au terme de laquelle les responsables du haut commandement ont été invités à la vigilance afin de ne pas se laisser prendre au piège de l’anathème en sanctionnant, systématiquement, tout acte d’indiscipline contraire au règlement militaire.
FCEB/cat/APA