De la sphère économique au sport en passant par le digital, les journaux camerounais parus vendredi proposent une diversité de sujets.
À l’heure où l’inflation et la spéculation s’emparent des produits de première nécessité, provoquant une envolée des prix sur les marchés, le quotidien à capitaux publics a profité de la tenue, la veille d’une session du Conseil de cabinet, l’instance de régulation de l’activité gouvernementale, pour se faire l’écho des directives du Premier ministre Joseph Dion Ngute visant à limiter les importations desdites marchandises.
Entre autres mesures prescrites par le chef du gouvernement aux ministres, une plus grande implication des petites et moyennes entreprises (PME) et du secteur agricole dans la sphère de la production, le développement de la transformation locale mais aussi une meilleure valorisation des produits du terroir.
Pour parvenir aux résultats escomptés, explique le journal, l’action des PME ne devrait pas être négligée dans la création d’une chaîne de valeurs en vue de la réduction des importations de biens et services.
Avec une consommation mensuelle estimée à 47.000 tonnes pour une demande de 600.000 tonnes, le riz constitue, renchérit Le Jour, un parfait exemple du paradoxe camerounais : les importateurs de cette denrée, qui ont depuis des années saisi les pouvoirs publics en vue de disposer de terres cultivables, continuent de ronger leur frein dans l’attente d’une réponse, qui ne viendra sans doute pas de sitôt.
Une chose semble certaine, rassure InfoMatin : aucune pénurie de riz, dont la production nationale n’excède pas les 300.000 tonnes, n’est à redouter sur les cinq prochains mois, même si les opérateurs, afin de maintenir la stabilité des prix, continuent d’insister auprès du gouvernement pour obtenir des facilités fiscales et douanières, ainsi qu’une plus grande disponibilité des devises dans les banques.
La preuve qu’on peut faire mieux, juste avec un peu de volonté politique est apportée par la même publication en ce qui concerne la filière apicole, qui a rapporté 10 milliards FCFA à l’économie du pays en 2018.
Mais la principale manchette d’InfoMatin a trait au Tribunal arbitral du sport (TAS) qui, sur la saisine des Comores, menace de disqualifier le Cameroun de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football qui se tient en juin-juillet prochain en Égypte.
L’instance judiciaire spécialisée a jugé recevable la plainte déposée par les Comores, qui veulent empêcher que les Lions indomptables défendent leur titre continental en juin en Égypte, demandant à la Confédération africaine de football (CAF) d’appliquer le règlement des éliminatoires de ladite compétition disposant que, si un pays ayant obtenu l’organisation du tournoi final de la CAN se désiste ou se fait retirer l’organisation, il lui sera infligé une suspension à la prochaine édition de son équipe nationale A, tel est le cas du Cameroun.
Les Comoriens, battus samedi dernier par le Cameroun (0-3), et donc écartés de la phase finale, sont, selon Le Jour, «décidés à aller au bout de leur logique. Eux qui pensent que la CAF a violé son propre règlement» en ne disqualifiant pas le Cameroun de la CAN 2019, en même temps que son organisation lui était retirée.
Perçu comme le contempteur des règles de droit par elle-même élaborées, la CAF, prévoit déjà Mutations, se fendra d’un discours aux forts relents apologétiques, plaidant l’argument du «glissement» de date qui ne s’apparenterait pas, selon elle, à un retrait de la compétition au Cameroun.
«Voici donc, s’insurge InfoMatin, un pays qui, de lui-même, a demandé et obtenu l’organisation de cette compétition depuis septembre 2014, acceptant du même coup le cahier de charges de la CAF. Un pays qui, malgré la rallonge à lui accordé, n’est toujours pas en mesure de livrer les infrastructures, qui lui avaient valu le retrait de la CAN 2019 par la CAF.»
Et de constater, amer que, 47 ans après la CAN de 1972 organisée sur son sol, ‘’l’Afrique en miniature’’, quintuple champion continental, médaillé d’or olympique, n’arrive plus à organiser la plus grande fête sportive d’Afrique, là où d’autres États, souvent moins nantis économiquement, ont eu à l’accueillir, parfois plusieurs fois, sans anicroche.
Les manquements ne sont pas seulement systémiques au Cameroun, soupire Le Jour sous le titre «Twitter, Facebook, Snapchat : la vie des ministres sur les réseaux sociaux» : sur une soixantaine de membres du gouvernement, une petite dizaine communique par ces voies modernes dont les atouts, soutient le quotidien à capitaux privés, ne semblent pas intéresser ces dirigeants qui, nombreux, continuent de traîner le pas.
Comme pour les excuser indirectement, InfoMatin donne un exemple frappant des conséquences de l’usage des réseaux sociaux, devenus des vecteurs de rumeurs et de fake news : un célèbre animateur de la télévision publique est, pour la énième fois, donné pour mort alors qu’il ne souhaite qu’un peu de tranquillité pour recouvrer sa santé.
FCEFB/cat/APA