Le projet équato-guinéen d’érection d’un mur frontalier irrite les journaux camerounais parus mardi, tout autant que les sphères économique et sociale où rien ne semble marcher.
Voici donc Yaoundé et Malabo, pourtant connus pour être de bons voisins, en conflit diplomatique à propos d’un rempart en béton planifié par la Guinée Équatoriale, se désole d’entrée The Guardian Post. On voit clairement que Teodoro Obiang Nguema Mbasogo nargue son «frère» Paul Biya, appuie The Horizon, le chef de l’État équato-guinéen ayant décidé de construire sa barrière du côté camerounais de la frontière.
Ça ne s’annonce pas bien en tout cas, prévient Émergence : l’armée camerounaise a déjà averti qu’elle ne tolérera pas que l’intégrité territoriale du pays soit violée.
Embrayant dans le chapitre de la gouvernance, Le Messager, sur quatre colonnes, consacre sa principale manchette à la mise sous mandat de dépôt de l’ancien directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), Jean Louis Beh Mengue qui, selon InfoMatin, vient de passer sa première nuit à la prison centrale de la capitale, Yaoundé.
Sa descente aux enfers a débuté lundi, avec sa garde à vue ordonnée par le Tribunal criminel spécial (TCS), expliquent les deux publications, qui égrènent un chapelet de motifs d’inculpation, consignés par une enquête du Contrôle supérieur de l’État, contre celui qui est resté en poste pendant 18 ans.
«Ô gros maux !» s’exclame Mutations sur un autre chapitre : la lutte contre les médicaments de la rue, considérée comme un serpent de mer au moment où le nouveau ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda, a (ré)ouvert la guerre le 16 juillet contre la vente illicite des produits pharmaceutiques. Il s’agit, estime le quotidien à capitaux privés, d’«un objectif osé dans un secteur opaque».
Contre les médicaments de la rue, Manaouda ne peut rien, confirme Réalités Plus : «Tout se passe à partir de minuit quand le ministre dort. Un lobby de milliardaires pilote l’industrie. Les pharmacies conventionnelles placent des médicaments dans le noir.»
S’il y a un secteur où le département de la Santé publique ne peut être pris à défaut, semble rétorquer le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, c’est au niveau de la prévention contre le choléra dans le septentrion où 600.000 vaccins ont été administrés aux populations depuis le 2 août 2019. «La région du Nord est particulièrement touchée par cette épidémie depuis près d’un an, note L’Anecdote. Elle a déjà enregistré 54 décès sur les 917 cas notifiés.»
À cheval entre l’économie et le social, la dernière publication citée s’intéresse à la lutte contre la vie chère. Ainsi, selon la brigade nationale de contrôle des prix et de répression du ministère du Commerce, c’est l’ignorance et la résilience des consommateurs qui nourrissent la spéculation des prix entretenue par certains commerçants véreux à travers le pays.
Et Cameroon Tribune de s’intéresser à un des produits de grande consommation du pays : le riz dont la production locale, bien qu’incapable de satisfaire une demande annuelle de 407.000 tonnes, existe mais manque de réseau(x) de distribution.
«L’État, dans son rôle de régulateur de l’économie, est appelé à créer les conditions pour encourager le secteur privé à s’intéresser au riz produit localement. Il s’agit par exemple de revoir la règlementation qui encadre l’importation du riz. La distribution et la commercialisation du riz camerounais se trouvent plombées par le riz importé, qui bénéficie pour le moment d’une défiscalisation qui le rend rentable pour les importateurs et les commerçants.»
Pendant ce temps, dans les colonnes de Défis Actuels, c’est le ministre de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, qui présente les orientations majeures de la programmation budgétaire au cours des trois prochaines années ainsi que les 7 priorités du gouvernement se réduisant à ce challenge : il faut porter la croissance à 10%.
Le Quotidien de l’Économie voudrait bien y croire, mais relève perfidement que les ambitions touristiques du Cameroun, un des atouts majeurs de ladite croissance, sont désormais réduites à néant pour 2020, les infrastructures et l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, prévues pour l’année en cours, ayant été compromises et la compétition repoussée à 2021.
FCEB/cat/APA