Le leader de l’Union démocratique du Cameroun (UDC, opposition), Adamou Ndam Njoya est décédé, samedi matin à Yaoundé, la capitale du pays, des suites d’une longue maladie, a annoncé sa famille.
Candidat aux élections présidentielles de 1992, de 2004 et 2011, cet universitaire et écrivain était docteur d’État en droit public international et en sciences politiques. Premier directeur (1972-1975) de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC), il marqua surtout les esprits de ses concitoyens lorsque, ministre de l’Éducation nationale dès 1977, il instaurera le système dit de «la colle», excluant aux deux sessions suivantes tout candidat dont la moyenne générale est inférieure à 5/20 aux examens officiels.
Cette rigueur dans le travail, exigée aux élèves, fera de nombreux mécontents au sein du régime alors présidé par Ahmadou Ahidjo, et beaucoup y voient la raison de son limogeage, en 1980. Ephémère ministre délégué à la présidence chargé de l’Inspection générale de l’État et des Réformes administratives, il sortira définitivement du gouvernement en janvier 1982.
Membre du bureau exécutif de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) de 1985 à 1989, il publiera plusieurs ouvrages dont le «Manuel pratique de rédaction administrative et des documents diplomatiques».
C’est en 1991, à la faveur de la réinstauration du multipartisme, qu’il crée l’UDC, une formation modérée promouvant, entre autres, le principe de la décentralisation et le respect des droits des minorités. Adamou Ndam Njoya fut pendant plusieurs années député, puis maire de la ville de Foumban (Ouest).
Au terme des élections législatives et municipales du 9 février 2020, dont il n’anima pas personnellement la campagne du fait de sa maladie, son parti a décroché 4 sièges à l’Assemblée nationale sur 180, et contrôle désormais 6 des 9 communes que compte le Noun, son département d’origine.
FCEB/te/APA