Le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, achève dimanche quatre jours de consultations dans la région anglophone du Nord-Ouest, destinée à identifier les conditions et les protagonistes pour un possible dialogue en vue d’un retour à une paix durable dans cette partie du pays, secouée depuis octobre 2016 par un violent conflit sécessionniste.
Cette mission lui a déjà permis d’échanger avec des leaders politiques, élus locaux et parlementaires, aussi bien du régime que de l’opposition mais également avec des élites, dignitaires religieux et traditionnels, responsables de la société civile et autres groupes communautaires.
À ses interlocuteurs, le chef du gouvernement, formellement mandaté par le président Paul Biya, a indiqué que le pouvoir était prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise sécessionniste, hormis le débat touchant à la sécession du pays.
Vendredi dernier, au terme des échanges avec le dirigeant du Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire son leader, Ni John Fru Ndi, a proposé ses bons offices au pouvoir comme médiateur de la paix.
Hormis la nomination d’un médiateur de la crise et l’acceptation des observateurs aux pourparlers, il demande la libération immédiate de tous les prisonniers politiques incarcérés dans le cadre de cette crise, mais aussi le report des élections régionales, municipales et législatives prévues cette année, et qui «ne sauraient se tenir dans les conditions actuelles dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, prévues cette année et qui, dans l’esprit du SDF, doivent avoir lieu après le retour effectif de la paix dans ces deux régions.
Joseph Dion Ngute et son imposante délégation gouvernementale doivent, dès lundi, entamer le même type de contacts dans le Sud-Ouest, aujourd’hui considéré comme l’épicentre de la revendication séparatiste.
Un rapport, publié début mai dernier par l’organisation non gouvernementale International Crisis Group (ICG), indique que la crise anglophone, qui oppose actuellement les forces gouvernementales à 7 milices, a en 20 mois fait 1850 morts, plus de 170 villages détruits, 530.000 déplacés internes et 35.000 réfugiés au Nigeria voisin, avec en prime une majorité d’écoles fermées en zone sous conflit armé.
FCEB/te/APA