Un léger vent de panique s’est emparé, mercredi, des populations de Yaoundé, la capitale camerounaise, à la suite des mesures restrictives prises «jusqu’à nouvel ordre», décrétées la veille par le gouvernement par crainte d’une expansion de la pandémie du coronavirus, a constaté APA sur place.
Aux premières heures de la journée en effet, de longs rangs étaient perceptibles devant les magasins de vente des produits de première nécessité, chacun tenant à s’approvisionner dans la perspective d’éventuelles pénuries.
«En l’état actuel des choses, il vaut mieux prendre des précautions», explique Valérie Sanama, femme au foyer ayant entassé dans un porte-tout deux sacs de riz de 50 kilogrammes, des palettes d’eau, du lait en poudre et de l’huile de cuisine.
Un malaise a aussi été ressenti dans les écoles de la ville où plusieurs élèves, pas encore informés de la fermeture des établissements, publics et privés et de la maternelle au supérieur, ont trouvé porte close.
Toujours est-il que, passées les premières heures de flottement, les populations, fatalistes et dont certaines arborent désormais des couvre-nez en public, ont repris leurs activités normales dans les bureaux, les marchés et les quartiers, sans pour autant pouvoir dire de quoi demain sera fait.
C’est dans ce contexte enfiévré que le ministre en charge de la Justice, Laurent Esso, a pris une note suspendant, pendant une durée d’un mois, toutes les audiences prévues dans les tribunaux civils du pays. La même mesure est désormais en vigueur au ministère des Relations extérieures, où toutes les manifestations, cérémonies et événements prévus «sont reportés sine die».
De son côté, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) a décidé de suspendre toutes ses compétitions jusqu’à nouvel ordre «pour limiter la propagation du coronavirus». «La santé publique est au-dessus de toute autre considération. Nous invitons les acteurs du football à suivre les recommandations sanitaires des autorités compétentes», proclame un tweet de son président, Seidou Mbombo Njoya.
On rappelle que le gouvernement camerounais a pris, mardi, 13 mesures restrictives allant de la fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes à la pause dans l’octroi des visas d’entrée au Cameroun où 10 personnes atteintes du Covid-19 ont par ailleurs déjà été enregistrées, en passant par la fermeture des établissements éducatifs et professionnels, publics et privés, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes ou encore la fermeture des débits de boisson et restaurants dès 18 heures.
FCEB/te/APA