L’avocat général du Tribunal criminel spécial (TCS) a rejeté, jeudi, la demande de remise en liberté provisoire introduite par les avocats de l’ancien directeur général (2005-2016) de l’audiovisuel public du Cameroun (CRTV), Amadou Vamoulké, en détention depuis juillet 2016 pour des faits présumés de détournements de deniers publics, a constaté APA.
Au terme de 12 minutes de cette 24ème audience, la cause a été renvoyée au 28 novembre prochain, l’accusation invoquant des charges ne permettant pas à l’accusé de bénéficier des «dispositions bienveillantes» du Code pénal. Ses avocats, mais aussi l’association Reporters sans frontières (RSF), avaient préalablement déposé des rapports médicaux devant la cour, attestant d’une pathologie sévère attestée par deux neurologues nécessitant des soins appropriés, et demandant une remise en liberté provisoire afin de permettre au journaliste de suivre un traitement conséquent.
Poursuivi pour des faits de détournement de près de 27,8 milliards FCFA, Amadou Vamoulké a toujours clamé son innocence, alors que pour RSF ces accusations «n’ont jamais été établies depuis le début de son procès».
En fin janvier dernier, 9 parlementaires français, issus de différentes sensibilités politiques, avaient déjà adressé une lettre au président Emmanuel Macron et au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, leur demandant d’user de «leurs relations diplomatiques privilégiées afin d’assurer la réhabilitation et la libération la plus rapide possible» du journaliste.
Pour le Quai d’Orsay, «l’accusation n’a pas apporté de preuve de la pertinence de son action», le gouvernement hexagonal assurant par ailleurs qu’il suivra «avec la plus grande attention» les conclusions du groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies, saisi depuis le 16 janvier 2019 par RSF sur le cas Vamoulké.
Selon le responsable du bureau Afrique de cette organisation, Arnaud Froger, qui évoque une «cabale judiciaire», le caractère arbitraire et politique de la détention du journaliste ne fait aucun doute et les soutiens pour demander sa libération dépassent largement les frontières du Cameroun.
FCEB/te/APA