Le Comité national des droits de l’homme et des libertés (CNDHL) du Cameroun a dénoncé, par voie de communiqué, «l’interdiction fréquente des réunions et manifestations publiques par certaines autorités, ainsi que le recours à la violence par certains éléments des forces de sécurité dans la répression des manifestations publiques».
L’organisme d’État rappelle que ces restrictions sont «en totale violation» avec les lois fixant le régime des réunions et manifestations publiques, ainsi que sur le maintien de l’ordre.
En dehors de la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Adamaoua, marquée par le retour du phénomène des coupeurs de route, la persistance des attaques terroristes perpétrées par la secte islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord ainsi que des violences sécessionnistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le CNDHL s’émeut du climat de tension sociopolitique qui s’est installé.
En invoquant «l’interpellation de certaines personnes, suite à une manifestation publique organisée par un parti politique», le Comité semble clairement faire allusion au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) dont le leader, Maurice Kamto, ses principaux lieutenants ainsi que 117 partisans, sont aux arrêts depuis le 26 janvier dernier et les jours suivants, à la suite de manifestations pacifiques organisées dans la métropole économique, Douala, mais aussi dans la capitale, Yaoundé et les villes de Bafoussam et Mbouda (Ouest).
Plaidant tous non coupables ils sont, entre autres, accusés de troubles à l’ordre public, rébellion, attroupement illégal, hostilité contre la patrie, insurrection, incitation à la révolte et risquent, selon le cas, jusqu’à la peine de mort.
Dans le même esprit, le CNDHL condamne les actes de vandalisme perpétrés le même jour par de présumés Camerounais contre les ambassades de leur pays en Allemagne et en France, et appelle les partis politiques à s’abstenir de promouvoir des discours de haine dans les médias
FCEB/cat/APA