La condamnation à une peine d’emprisonnement de 18 ans, le 19 mars dernier par le Tribunal criminel spécial (TCS), de l’ancien ministre camerounais de l’Économie et des Finances (Minefi), Polycarpe Abah Abah constitue, selon un communiqué publié samedi par le pool des conseils chargés de sa défense, «une véritable parodie de justice, intégrée dans le cadre d’une stratégie pensée, planifiée, mise en œuvre et visant, pour des raisons inavouées mais bien connues», à maintenir le concerné en prison «le plus longtemps possible».
Le concerné, affirme-t-il, est victime d’un acharnement injustifié et sans précédent dans l’histoire judiciaire du Cameroun et même probablement, nulle part ailleurs depuis son arrestation, le 31 mars 2008, date à laquelle 6 procédures judiciaires distinctes ont été engagées contre lui alors même qu’il ne faisait l’objet d’aucune imputation d’une quelconque faute.
Une constante se dégage, selon ses avocats à savoir que toutes ces affaires n’ont été engagées contre M. Abah Abah qu’après son arrestation, aucune d’elles n’étant la résultante d’un quelconque contrôle préalable effectué par un organe de contrôle du pays, sauf pour le cas de l’Office audiovisuel public (Crtv), pour lequel il avait été innocenté par le Contrôle supérieur de l’État.
Et de préciser qu’aucune des affaires, pour lesquelles l’ex-Minefi a été poursuivi, ne concerne sa gestion du très sensible département dont il a eu la charge de 2004 à 2007, bien au contraire, tout au long de sa carrière administrative, il n’a reçu aucune demande d’explication ni une quelconque sanction administrative, alors qu’il a plutôt eu de nombreuses félicitations et décorations, y compris du président Paul Biya, notamment lors de l’atteinte, en 2006, du point d’achèvement de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE).
Immédiatement après la sentence du TCS, les conseils de Polycarpe Abah Abah ont annoncé qu’ils interjetaient pourvoi parce que, selon aux, en aucun jour leur client n’a ni obtenu, ni retenu les quelque 205,8 millions FCFA dont le détournement lui est imputé en coaction avec l’ancien directeur général de la Crtv, Gervais Mendo Ze, condamné pour sa part le même jour à 20 ans de privation de liberté.
FCEB/cd/APA