L’avocat camerounais des droits de l’homme, Felix Agbor Balla Nkongho a appelé, vendredi, à la libération de trois jeunes compatriotes condamnés à 10 ans de prison depuis 2016 pour une blague au téléphone.
«Ils sont en prison depuis trois années pour une simple blague sur un recrutement de Boko Haram», a-t-il-déploré sur son compte Twitter, s’étonnant par ailleurs que la Cour suprême, devant laquelle ils se sont pourvus en cassation depuis 2018, n’ait jamais tranché leur cas.
Le 2 novembre 2016, les élèves Afuh Nivelle, Azah Lewis Gob et Fomusoh Ivo, trahis par leur enseignant avaient, devant le tribunal militaire de Yaoundé, la capitale, écopé de 10 ans de prison ferme pour avoir échangé un court message téléphonique (SMS) de plaisanterie sur le mouvement jihadiste.
En décembre 2014, Azah Lewis Gob, fraîchement bachelier, reçoit d’un ami un court message téléphonique (SMS) l’informant que «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement : avoir validé quatre matières et la religion au baccalauréat».
Le prenant pour une blague, il va à son tour transférer ledit message à ses amis, jusqu’à ce qu’il soit intercepté par un enseignant de ces derniers qui ira aussitôt alerter à la police.
Après le verdict du tribunal militaire, Amnesty International avait engagé une mobilisation internationale ayant permis de recueillir des milliers de lettres, priant le président Paul Biya de bien vouloir ordonner leur libération.
Responsable pour l’Afrique centrale de Human Rights Watch, Ilaria Allegrozzi considère le sujet comme un «vrai scandale de la justice camerounaise qui garde en prison 3 élèves pour une blague depuis 3 ans».
FCEB/te/APA