Des établissements scolaires se délocalisent de plus en plus dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest, en proie à des violences sécessionnistes marquées entre autres par la multiplication des rapts d’élèves et enseignants ainsi que la destruction d’édifices publics et privés, a constaté APA.
Si certaines écoles ont opté pour la création de « succursales » dans les régions francophones voisines du littoral et de l’Ouest, la plupart ont plutôt choisi de rester dans la zone anglophone « pour continuer d’assurer la formation des enfants selon les valeurs anglo-saxonnes ».
C’est le cas du Saint’s Joseph collège de Sasse à Buéa, dans le Sud-ouest. Cet établissement a décidé de d’abandonner son site construit en 1939 pour déménager dans la localité de Mutengene (Sud-ouest), soit à une cinquantaine de kilomètres de distance.
« Le déménagement fait suite à plusieurs attaques des hommes armés. Si aucun otage n’a été tué, des enfants ont été traumatisés par des rapts à répétions, ponctués souvent de violence et il a fallu parfois payer des rançons pour obtenir leur libération », rapportent des sources concordantes.
Comme cet établissement, d’autres à l’instar du collège Saint Paul de Bojongo et le collège évangélique de Bafut qui fonctionne depuis lors à Bamenda se sont retrouvés dans la même situation pour éviter l’insécurité autour de leur école.
Trois ans après le déclenchement des violences dans cette zone face à ce qui était naguère des revendications professionnelles des enseignants et des avocats, qui dénonçaient notamment une « assimilation » de la minorité anglophone représentant 20% de la population, la crise s’est accentuée aujourd’hui.
Dans un rapport publié en juin dernier, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) dénombre plus de 600.000 enfants non scolarisés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à cause des violences, appelant par ailleurs au « respect à l’éducation des enfants ».
MBOG/odl/cd/APA/