Les journaux camerounais parus vendredi accompagnent la célébration, la veille, les 87 ans du chef de l’État Paul Biya, tout en restant rivés sur les suites des élections législatives et municipales de dimanche dernier.
Détendu, en compagnie de son épouse Chantal dans leurs appartements privés de Mvomeka’a, son village natal dans le Sud du pays, le président de la République trône en couverture de The Guardian Post. «La jeunesse célèbre Paul Biya», titre Le Soir, rappelant l’exhortation de celui-ci lundi soir à ses jeunes compatriotes à la veille de leur Fête nationale : «Pour le bien de notre pays, j’ai besoin de vous.»
Si la vedette du jour n’était pas dans la capitale pour recevoir hommages et cadeaux, ses proches collaborateurs, à l’instar du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, se sont chargés de le suppléer au Palais des congrès de la ville où, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, une soirée de gala très courue a été organisée pour la circonstance.
Les jeunes du Cameroun ont survolté le public à travers des chants patriotiques, des danses, des motions de soutien avant de remettre à son représentant personnel une sculpture de lion, non sans lui renouveler tout leur soutien et l’adhésion totale à son projet de conduire le Cameroun vers la prospérité, décrit Réalités Plus. «Bal de courtisans au Palais des congrès», moque Mutations, décrivant «une hystérie indicible», la marée humaine mobilisée pour la circonstance, les chants, danses, cris de joie et autres animations folkloriques autour des dignitaires du pouvoir.
S’il y a eu un monde pour chanter les louanges du chef de l’État, il y a en eu tout autant, sinon plus, pour se rendre dans les bureaux de vote dimanche dernier, affirme, dans les colonnes de The Guardian Post, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Lequel met particulièrement l’emphase sur les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où beaucoup pensaient que la crise sécessionniste allait refroidir les ardeurs des votants.
Comment une abstention généralisée a-t-elle pu, «miraculeusement», se transformer en participation massive ? s’interroge The Post, affichant l’indifférence et le boycott des populations sous la psychose des violences armées, suivis du bourrage grossier des urnes, de l’achat de votes, des intimidations militaires ayant marqué la journée du 9 février dans la zone.
Reprenant à son compte les termes des constatations de la Mission d’observation électorale de l’Union africaine (UA), Repères indique pour sa part que les opérations de vote se sont déroulées dans une atmosphère calme et paisible et que, en dehors de quelques incidents isolés rapportés dans les régions anglophones, les activités de campagne se sont globalement déroulées dans le calme.
FCEB/cgd/APA