Le président du Cap Vert, José Maria Neves, s’est joint jeudi à la communauté du développement pour appeler à un accès universel urgent aux vaccins comme moyen d’atténuer l’impact d’Omicron et d’autres variantes de la Covid-19.
L’Organisation mondiale de la santé a classé vendredi Omicron comme une « variante préoccupante» de la Covid-19, ce qui signifie qu’il pourrait être plus contagieux que d’autres mutations connues.
Neves a déclaré aux participants à la Conférence économique africaine de 2021 que, bien que le monde doit vivre avec Covid-19 pendant quelques années, « nous devons agir pour fabriquer notre propre vaccin et médicaments pour faire face à cette pandémie et à d’autres à venir ».
« Nous devons trouver des mécanismes innovants de financement et de gestion du développement durable, sinon nous décevrons les jeunes Africains », a-t-il insisté.
« La lutte contre la pandémie de Covid-19, en plus d’être interne à chaque pays, est en même temps une lutte mondiale, qui nécessite des solutions collaboratives mondiales. Tout le monde y gagne si les pays les moins développés disposent des conditions nécessaires pour surmonter cette grave crise sanitaire, économique et sociale et pour tirer parti de leur développement durable », a déclaré Neves.
La 16e édition de la Conférence économique africaine se tient dans un format hybride à Sal, au Cap Vert et en ligne. Il rassemble un large éventail de parties prenantes, notamment des décideurs politiques, des institutions de développement, le secteur privé et des chercheurs, pour discuter des moyens de développer durablement les sources de financement du développement du continent.
Rui Figueiredo Soares, ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, a observé avec inquiétude la situation actuelle de la pandémie. « Elle frappe tous les pays sans exception, c’est pourquoi cette conférence organisée avec le soutien de la Banque africaine de développement, du Programme des Nations Unies pour le développement et de la Commission économique pour l’Afrique, ne pouvait pas mieux tomber ».
Dans un message vidéo, Amina Mohammed, secrétaire générale adjointe de l’ONU, a déclaré que l’inégalité des vaccins pourrait coûter des milliards de dollars aux pays africains. « L’Afrique ne peut pas se remettre seule de la pandémie, nous avons besoin d’une solidarité mondiale », a-t-elle déclaré.
Antonio Pedro, secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique, a de son côté averti que «l’échec à lutter contre la pandémie grâce à l’accès universel aux vaccins engendrera des variantes plus résistantes et plus puissantes, menaçant l’effort mondial de lutte contre le virus.
« L’émergence récente de la variante Omicron du virus Covid-19 illustre mon propos. »,a-t-il poursuivi, ajoutant que l’émergence de la variante Omicron est « une réponse mondiale non coordonnée à la pandémie ».
« La possibilité de variantes nouvelles et plus virulentes, couplée à des chocs climatiques imminents, appelle à une réponse mondiale plus coordonnée à la pandémie, soutenue par des mécanismes de financement audacieux et innovants », a ajouté Pedro.
Le sous-secrétaire général des Nations Unies et administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, Achim Steiner, a déclaré aux participants que «garantir l’équité en matière de vaccins est le moyen le plus rapide de mettre fin à cette pandémie ».
« Nous avons besoin d’une coopération urgente de la part des fabricants de vaccins et des pays producteurs de vaccins et des pays ayant des taux de vaccination élevés pour faire face à cette pénurie aiguë d’approvisionnement en vaccins », a-t-il souligné.
Pour lui, « cela contribuera à ouvrir des opportunités économiques et sociales à travers le continent, à stimuler le PIB et à faire avancer la reprise économique». « Nous voyons des signes inquiétants d’une reprise économique mondiale inégale… », a-t-il estimé.
Dans le même élan, Achim Steiner a relevé que les pays d’Afrique ont besoin d’un nouvel accès au financement et de mesures d’allégement de la dette, de solutions de financement innovantes ainsi que d’un soutien plus adapté à la transition vers une économie verte ainsi que le potentiel de tirer parti de la technologie numérique pour relever des défis de développement aigus.
LS/APA